lundi 25 juillet 2016

Chapitre 33

            La Ligue des Inutiles faisait face à Kratos. Celui-ci posait sur chacun d’eux un regard aussi froid et dur que la pierre. Textil mit en sécurité Cuistot et Sarramauca qui étaient toujours inconscients. Arcimboldo se dota d’une armure de fruits à coque et sur ses poings, des noix de coco et des ananas fleurirent. Les yeux de Lumen se mirent à briller, quant à Tear, il prit une posture de combat. Les journalistes, ne sachant que dire, se contentèrent de garder le silence, suscitant le soulagement chez leurs téléspectateurs. Kratos poussa un petit ricanement sardonique en les voyant, ces Inutiles prêts au combat.

lundi 18 juillet 2016

Chapitre 32

            Sarramauca se débattit, tentant de retirer son bâillon. Deux membres de la Conjuration des étoiles venaient de faire leur apparition, cela ne pouvait rien présager de bon. Elle devait faire vite et se débarrasser des importuns qui venaient de faire leur apparition. Claire jeta un œil à tous ses compagnons qui étaient en proie aux affres de la terreur la plus pure, puis elle constata avec soulagement que Cuistot ne semblait pas blessé. Il fallait faire vite pour libérer ses camarades. 

lundi 11 juillet 2016

Chapitre 31

            Le soleil se levait sur la ville. Mehdi n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Il se demandait ce que voulait dire Sarah quand elle était passé la veille. Il se débarbouilla, prêt à entamer cette journée. Il se demandait si Claire allait tout avouer de la relation qu’il entretenait avec Sarramauca. Mehdi le savait : le meilleur moyen d’arrondir les angles était de tout avouer lui-même. Il avait pris sa décision, il s’assurerait que Claire lui laisse une chance de s’expliquer.

lundi 4 juillet 2016

Chapitre 30

            Identifiant : Prométhée
            Mot de passe : FiregivR

Clic sur l’espace réservé au tweet. « Bizarre quand même que Raptor se soit attaqué à la Ligue des Inutiles, si Sarramauca fait pareil, ce sera suspect #conspiration #Krados » Ces 135 caractères allaient allumer un incendie aux conséquences désastreuses. 

lundi 27 juin 2016

Chapitre 29

            Sarramauca errait. Elle n’avait pas de logement, alors, elle continuait de se cacher dans les catacombes de la ville. Mais si avant elle s’y dissimulait pour échapper à Kratos, à présent, elle s’y cachait pour ne plus faire de mal à qui que ce soit. D’ailleurs, elle avait de moins en moins peur de Kratos. Il pouvait bien venir, elle serait prête à le recevoir. Elle dut garder ces résolutions bien en mémoire le jour où Kratos apparut dans son repaire. Il semblait l’y attendre, dissimulé dans l’ombre.
            « J’ai l’adresse de la Ligue des Inutiles…pas trop tôt, quand on voit à quel point tu travailles lentement…
− Dégage d’ici Kratos. Je ne suis pas à ton service ! répondit Sarramauca.
− Tiens, y a quelque chose qui a changé chez toi…ta voix…on dirait presque une vraie voix de femme…et sur ton visage…du rouge à lèvres ? » Kratos éclata de rire. 

lundi 20 juin 2016

Chapitre 28

            C’était du bonheur de combattre Angelure. C’était ce que se disait Lumen. C’était là un adversaire parfait pour elle. Angelure, de son vrai nom Angèle Tran était une femme qui pouvait contrôler la glace et faire geler tout ce qu’elle touchait. La Ligue des Inutiles était intervenue alors qu’elle s’était mise à transformer tout un quartier en patinoire, causant de nombreux accidents de voitures et un chaos indescriptible. Elle avait profité du tumulte pour piller une bijouterie. Lumen était très heureuse de combattre Angelure, car elle s’était rendu compte que son corps affichait plus de tolérance pour ses pouvoirs, elle avait pu se téléporter une fois de plus, utiliser deux lasers de plus et avait même pu exploiter les stalagmites matérialisées par son ennemie pour jouer avec la réfraction de la lumière et tenter de nouveau trucs avec son pouvoir de vitesse luminique. Après un combat acharné mais excitant, la Ligue des Inutiles avait triomphé, et ses membres virent la police embarquer la criminelle avec la satisfaction du travail bien fait.

lundi 13 juin 2016

Chapitre 27

            Cette journée ressemblait à toutes les autres. Et cela faisait bien dix ans que ces journées s’enchaînaient sans se différencier l’une des autres. La même cellule, les mêmes uniformes, la même bouffe merdique qui lui était servie dans le même plateau, parce qu’il n’avait pas le droit de sortir. Un animal en cage. Bien sûr, sa cellule était un peu plus vaste que les autres, mais une cellule, ça reste une cellule. Le monde semblait figé, et ennuyeux. Alors il avait décidé d’arrêter de lutter contre le monde. Comme tous les matins, un maton vint lui apporter le journal. Comme le voulait la procédure, il s’allongea sur le ventre, mains sur la tête, loin de l’entrée de la cellule. Le gardien prit son plateau et déposa le journal. Puis, avec rapidité, il s’effaça en silence. Seul avec lui-même, Il s’approcha du journal. A la une de celui-ci : « DE L’ELECTRICITE DANS L’AIR ENTRE RAIJIN ET KRATOS ». Il se précipita sur l’article. Manifestement, Kratos et Raijin s’étaient affrontés sérieusement, et Kratos avait remporté le combat. C’était excitant comme nouvelle. Il ne put réprimer un large sourire.
            « On dirait bien que le monde s’est enfin décidé à bouger. » murmura-t-il avec une joie malsaine.

lundi 6 juin 2016

Chapitre 26

            Kratos évita les trombes d’eau en voltigeant. Puis il fracassa d’un poing rageur un énorme rocher qui fonçait sur lui. Raijin, encore au sol, essayait de rassembler ses forces. Devant lui, semblant faire un bouclier avec son corps, la silhouette fine d’Ondine semblait se confondre avec les gouttes de pluie. Elle agitait les mains comme une chef d’orchestre commandant à ses musiciens. Kratos, dans les airs, évitait les attaques d’Ondine avec grâce. Au loin, le regard embrumé de Raijin distingua Pierre. Il avait constitué sur lui la plus grosse armure rocheuse qu’il put, et il ressemblait à présent à un golem, qui lançait à Kratos les plus gros rochers qu’il pouvait matérialiser sur lui-même. Kratos s’abattit sur lui, et Pierre, qui devait bien peser une tonne dans son armure rocheuse, s’envola comme un fétu de paille. Le regard de Kratos se tourna vers lui et Ondine.
            « Raijin, tu devrais te barrer. On a perdu ce combat.
− Tu crois vraiment que je vais vous abandonner là ?
− Quand j’étais petite, quand j’ai découvert mes pouvoirs et que j’ai commencé à faire le mal avec…ma mère m’avait dit : C’est le rôle des méchants, de se faire battre par les bons, répondit Ondine avec un petit sourire.
− Ondine…
− Toi…Raijin, tu n’as rien d’un criminel ! Alors tu n’as pas à te faire battre ! » elle s’était retournée pour lui dire ces mots. Et il y avait une étrange tristesse dans son regard. A peine eut elle finit sa phrase que Kratos était déjà à deux pas d’elle. Raijin ouvrit de grands yeux quand il vit le super héros prendre le cou de la criminelle d’une main sûre.

lundi 30 mai 2016

Chapitre 25

            La pluie lui fouettait le visage. Raijin restait immobile et dévisageait Kratos. Il y était. C’était le combat qu’il avait choisi. Autour de lui, rien. Un terrain vague. Il allait pouvoir laisser libre cours à ses pouvoirs. Kratos le fixait intensément. Raijin aurait été incapable de déterminer ce que voulait dire ce regard. Allaient-ils échanger des mots avant de passer aux coups ? Il ne savait pas lui-même comment débuter cet affrontement qu’il avait autant attendu que redouté. Mais il devait faire vite. Il pourrait probablement se battre à armes égales contre Kratos tant que l’orage faisait rage. Après, ce serait trop tard. Il s’élança alors. Son corps, baigné de lumière, fondit sur Kratos qui évita le coup grâce à sa vitesse surhumaine. Mais Raijin n’avait pas fini son enchaînement. Il était devenu un éclair qui tournait autour de Kratos. Il gagnait de plus en plus de vitesse. Finalement, Il frappa. Son poing heurta le visage de Kratos à pleine vitesse. Ce dernier avait été pris au dépourvu, et fut projeté au loin. Il roula au sol. Puis, après s’être relevé, il épousseta sa tenue tâchée de boue. Il regarda Raijin avec le même étonnement que celui-ci ressentait. Il avait accompli l’impossible : il venait de porter un coup à Kratos.

lundi 23 mai 2016

Chapitre 24

            La nouvelle venait de tomber. Les Wonder 13 venaient tous de mourir. Gepetto le marionnettiste les avait tous éliminés. Les images avaient fait le tour des télévisions. Le monde avait assisté médusé au terrible spectacle des super-héros les plus puissants de l’univers qui s’étaient entretués sans être maîtres de leurs mouvements. Gepetto était sur le point de devenir le maître du monde. Rien ne semblait pouvoir se mettre en travers de son chemin. Joël Pinker venait de choisir sa voie, il venait de décider qu’il serait un Super-héros. Il avait eu la chance d’avoir des pouvoirs extraordinaires, et le jeune homme avait décidé de les utiliser pour le bien de tous. Mais il savait que seul, il ne pourrait rien face à Gepetto. Ce serait son premier combat, et celui-ci promettait d’être extrêmement dangereux. Mais il devait annihiler ce mal, c’était à ce moment-là qu’il avait entendu parler de Raijin, l’homme-foudre.
            Ils partageaient alors le même sens de la justice. Et ils avaient rallié autour d’eux d’autres héros. Gravitas, Terminacop, Anima et la célèbre oracle Cassandre. Si Gepetto avait réussi à éliminer treize merveilles, il allait devoir à présent affronter six étoiles. C’est ainsi que Kratos choisit de nommer son équipe La Conjuration des Etoiles. Ils devaient briller dans un firmament rendu obscur par le mal. Kratos et Raijin en étaient les leaders. Ils étaient amis, ils étaient rivaux et cela suffisait à inspirer leurs compagnons. Et ensemble, ils étaient parvenus à faire ployer le terrifiant Gepetto.
            « Hé Gepetté ! Prépare le compte à rebours de tes dents ! Parce que Pikachu et moi, on va te les faire décoller !
− Tu voulais être marionnettiste, mais au fond tu n’étais qu’un Guignol ! » les deux amis, aidés de la Conjuration des étoiles avaient accompli un miracle en réussissant là où les Wonder 13 avaient échoué. Kratos et Raijin, épuisés par le combat, n’oublieraient jamais la poignée de main sincère qu’ils s’étaient échangés après le combat, poignée de main entrée dans la légende après avoir été immortalisée par un photographe qui se trouvait sur les lieux…le jour le plus grisant de leurs deux vies. 

lundi 16 mai 2016

Chapitre 23

              Raijin esquiva de peu le coup de poing de son frère. Il reculait à mesure que Pascal cognait. Il s’en doutait, là il en avait la confirmation : son frère était toujours aussi puissant, et peut-être l’était-il même plus qu’avant. Des deux, c’était Raijin qui avait bénéficié des pouvoirs, mais malgré cela, Pascal avait toujours été le plus fort. Tout petit déjà, Raijin l’admirait. Pascal était du genre à prendre la défense des plus faibles contre les plus forts que lui. Si Raijin était l’homme qu’il était devenu, c’était grâce à celui contre lequel il se battait à ce moment-là.
            Pascal ne retenait pas ses coups. Il savait que Cyril était solide. Pascal avait toujours été fier de Raijin, qui avait toujours représenté un idéal absolu. Le voir se perdre ainsi lui était donc trop douloureux. Pascal espérait le ramener à la raison, même si ce devait être à coups de poings. 

lundi 9 mai 2016

Chapitre 22

            Le preneur d’otage venait de lâcher son arme, libérant sa victime. Il leva les mains et fit les quelques pas qui le séparaient des policiers dans un calme absolu, les mains levées. Les forces de l’ordre n’eurent aucun mal à arrêter ce criminel bien docile. On lui passa les menottes, et le tout dans le plus grand calme. Lorsqu’Anima reprit ses esprits (au sens propre dans son cas), les policiers lui administraient des félicitations et de grandes tapes sur les épaules, alors que le criminel était laissé à sa confusion, ne comprenant pas ce qu’il venait de se produire. Anima prit aussitôt congé de la police, et s’éloigna.
            Comme ça lui avait manqué, cette période où tout était plus simple. Cette période des débuts. Pas de conspirations, pas de soucis liés à l’image. Non, juste des criminels et des héros. Aujourd’hui, elle avait du mal à faire la distinction. Elle-même, avait du sang sur les mains, à cause de son avarice. Elle savait pourquoi elle avait accepté le plan de Kratos : elle s’était faite à cette vie de « super-héroïne jet-set » avec ces contrats pub, cette médiatisation, à ces revenus qui semblaient pleuvoir sur elle. Mais à présent, elle était résolue. Tout allait redevenir comme avant qu’elle ne se perde. Ce serait sa façon d’expier sa plus lourde faute, celle qui avait coûté la vie du directeur de la prison, et des victimes de Raptor. Elle marchait en organisant ces pensées, quand elle sentit qu’on posait une main puissante sur son épaule. Sortie de sa torpeur, elle se retourna, et poussa un cri de surprise.

lundi 2 mai 2016

Chapitre 21

            « Donc si j’ai bien compris, on doit buter Kratos ? demanda Sacha.
− Non, pas le buter, mais lui coller la trempe de sa vie, expliqua Raijin avec patience.
− Le but du jeu, c’est de lui apprendre que ce mec, ce n’est pas Dieu ! Tu piges ? ajouta Ondine.
− Et pour ça, on doit lui meuler la face, c’est ça ?
− Oui !
− Mais pourquoi personne n’a pensé à le faire plus tôt ?
− C’est parce que c’est de Kratos qu’on parle. Ce mec est ultra-puissant, et capable de te briser tous les os en te pétant dessus, répondit Ondine.
− Et pourquoi tu crois être capable de le battre, Raijin ?
− Les jours d’orage, ma puissance est à son maximum. Je crois que Kratos est prenable.
− Et Raijin a besoin d’Ondine et toi pour se faire passer pour un super-criminel afin de se battre contre Kratos tout en conservant la réputation des Super-héros partout dans le monde. Raijin, t’es sûr que c’est une bonne idée d’embarquer ce crétin de Pierre ? Il m’a l’air très lent à la détente ! déclara dans un soupir de lassitude Anima.
− Il est déjà à bord, quand on te donne des citrons, autant faire de la limonade, comme on dit. »
            Ondine acquiesça. Elle avait du mal à réaliser qu’elle était dans le repaire de son pire ennemi. C’était son endroit secret, bien qu’elle fût au courant de l’identité de Raijin depuis longtemps, il était suffisamment secret pour être capable de se protéger, et elle ne savait presque rien de lui, hormis le fait qu’il avait un frère, un « normal » qui était bien plus fort qu’elle et lui. Si Raijin l’avait invitée dans sa « forteresse de solitude », cela signifiait qu’il prenait très au sérieux son affrontement contre Kratos. Ce n’était plus elle sa némésis.
            « Hé ! Comment ça, je suis lent à la détente ? » grogna soudain Pierre, s’attirant les regards de ses compagnons. 

lundi 25 avril 2016

Chapitre 20

            Raptor se réveilla, blotti dans les draps immaculés du lit situé dans la chambre d’hôpital aseptisée dans laquelle il reposait en attendant son transfert en prison. Il eut la surprise, cependant, de voir deux silhouettes à son chevet. Un homme et une femme attendaient son réveil. L’homme, c’était son vieil ami Devreaux. Elle, lui rappelait quelque chose, mais il n’aurait su dire quoi. Il l’avait croisée, mais ses souvenirs étaient embrumés.
            « Marcello, c’est tellement triste de voir ce qu’ils ont fait de toi, débuta Devreaux de sa voix mielleuse avant de reprendre : Dans notre métier il y a de nombreuses choses plus importantes que la vie. On a un genre d’honneur qui fait que parfois, on se dit que la mort n’est pas si mal, tu vois, la discrétion aussi, est plus importante que la vie. Tu me comprends ? »
            Raptor acquiesça. Il savait parfaitement ce que voulait dire Devreaux. Celui-ci lui tapota amicalement l’épaule. « Je te présente Nyx. Cette femme peut tuer par simple contact physique. L’une des meilleures tueuses de tous les temps. Tu ne souffres pas, tu t’endors simplement…Je suis venu te faire une proposition, et sache-le, je te fais cette proposition car tu es mon ami, tu as saisi ? Très bien. Tes dents ne repousseront jamais. Tu es condamné à te nourrir de bouillie, tu ne serviras plus à rien dans le circuit. Tu es devenu inoffensif comme un chaton moche – Raptor eut un petit rire – alors voilà. Je serai toujours là, mon pote, tu le sais. Mais peut-être que tu n’as pas envie de vivre comme ça, en taule, la jambe droite broyée, les dents pétées…peut-être que t’endormir simplement, tu vois, ce n’est pas si mal ? » Raptor regarda intensément Nyx. C’était la fille de la ruelle. Celle qui lui avait causé la peur de sa vie. Mais là, elle ressemblait plus à une échappatoire. Il lui fit en silence un mouvement de tête. Elle le comprit, retira son gant gauche et caressa lentement le visage de Raptor. Tout devint noir… 

lundi 18 avril 2016

Chapitre 19

« Allez au diable la Ligue des Inutiles ! hurlait le forcené alors qu’il s’était mis à tirer à la mitrailleuse en pleine rue.
− Hé oh ! Il est malade ? s’écria Arcimboldo qui s’était confectionné une protection en faisant pousser une grappe de noix de coco sur tout le corps.
− Faut l’immobiliser, que je puisse bien le sangler, déclara Textil.
− Quand il aura fini de nous tirer dessus… » rétorqua Tear.
            Ayant dit ces mots, le héros aux larmes se concentra, et les yeux du dangereux individu baignèrent dans les larmes. Son inattention offrirait à Cuistot l’occasion idéale pour aller au contact. Il avait transformé ses mains en casseroles et bondit sur le criminel, qui ne put esquiver le premier coup, mais qui parvint à éviter le deuxième. Un peu sonné, il trébucha en s’éloignant, mais parvint cependant à armer sa mitrailleuse, visant Cuistot qui était dans sa ligne de mire.          Un ananas s’envola jusqu’à lui et heurta sa main avant qu’il ne tire le moindre coup de feu. L’arme vola au loin. Il voulut se précipiter pour la récupérer, mais alors… 

lundi 11 avril 2016

Chapitre 18

            « Allez ! Allez ! Allez ! » criaient Cédric et Mehdi tandis que Gilles était en train de relever leur défi. Ils encourageaient leur valeureux compère qui, bravement, venait d’enfourner dans sa bouche quatre biscuits apéritif salés (des tucs pour la petite histoire) et devait les avaler en moins de trente secondes. Cela faisait déjà vingt secondes qu’il mâchait, Gilles avait l’impression d’avoir une purée de sel et de plâtre dans la bouche.
« Je crois en toi ! hurlait Cédric !
− Crois en moi qui crois en toi ! ajoutait Mehdi.
− Il n’est pas en train de devenir tout bleu ? demanda Claire.
− Schtroumpf-man il va devenir Schtroumpf-man ! s’exclama Mehdi.
− Bon sang, il ne reste plus que cinq secondes !
− AAAAARGH ! Je suis le seigneur des Tucs ! » s’écria Gilles après avoir avalé in-extremis la bouillie qu’il avait eu tant de mal à mâcher. Puis, il fut pris d’une énorme quinte de toux qu’il tenta d’annihiler au moyen d’une longue rasade d’eau.
            « En fait tu as mordu de trois secondes Gilles…déclara Cédric en regardant son chronomètre.
− Quoi ? J’y étais presque ! » Gilles paraissait être profondément déçu. Le défi était terminé, et à présent, ils allaient pouvoir tous recommencer à s’ennuyer, comme ils le faisaient si bien depuis la défaite de Raptor.

lundi 4 avril 2016

Chapitre 17

            Ondine était partie se promener dans le village, et était rentrée à la nuit tombée. Elle s’était mise à réfléchir, à repenser à sa vie, à son quotidien de violences. Elle avait repensé à ses victimes, elle avait repensé à ses pouvoirs…Elle avait malaxé dans son esprit tous ses souvenirs afin de savoir qui elle était. Pourquoi restait-elle avec la vieille Brigitte ? Elle se demanda si elle ne cherchait pas à tout reprendre de zéro. Mais c’était ridicule. Elle se foutait bien de cette vieille. Tout ce qu’elle voulait, c’était se planquer, laisser l’eau couler sus les ponts avant de revenir sur le devant de la scène, le moment opportun. Elle se disait d’ailleurs, qu’elle se vengerait bien de Raijin. Après sa promenade, elle pénétra dans la maison de la vieille dame qui l’hébergeait, et fut surprise. Quelque chose n’allait pas… 

lundi 28 mars 2016

Chapitre 16

            Raptor les toisait tous, ces minables Inutiles qui se dressaient face à lui, avec ce regard insupportable qui luisait à travers leurs masques. Ils semblaient tous si suffisants, si bouffis d’orgueil, que son mépris pour eux ne faisait que grandir, prendre de l’ampleur. Raijin et Anima étaient hors-combat, et lui-même aussi commençait à fatiguer. Il commençait à payer le tribut réclamé par les multiples décharges électriques de Raijin. Il dévisageait à présent Arcimboldo. Il regrettait de ne pas avoir eu le temps de le dévorer, Raijin l’ayant fait fuir alors qu’il s’apprêtait à finir le travail, ce soir-là. A présent, c’était le héros aux fruits qui l’observait avec un regard de prédateur. Raptor retroussa les lèvres. Il ne pourrait pas tenir longtemps à ce rythme, il devrait fuir, et voir si ce faisant, il ne pourrait pas se débarrasser d’un ou deux adversaires.

lundi 21 mars 2016

Chapitre 15

            Il avait hurlé son nom et s’était jeté sur lui. Il était ivre de rage. Il a commencé à lancer des noix de coco sur lui, mais il évitait ses attaques en sautant de façon irréelle. Arcimboldo affrontait une créature dans la nuit, mais il n’avait pas le droit au luxe de la peur. Les yeux jaunes de Raptor le fixaient, et cela lui mettait les nerfs en pelote. Il voulait le détruire, il mit tout ce qu’il avait…mais il n’avait pas fait le poids. En quelques secondes, Raptor s’était faufilé jusqu’à lui et avait griffé son torse. Il n’avait pas eu le temps de se protéger en faisant pousser des fruits sur la zone ciblée par son ennemi mortel. Il avait senti une douleur déchirante, comme si on lui avait lacéré les boyaux. Il était tombé au sol, et sentait le sang chaud s’écouler de sa plaie. Paralysé par la douleur, il ne pouvait que voir Raptor se pencher sur lui, passant sa langue sur ses dents acérées. Arcimboldo se souvint cependant avoir vu luire un éclair avant de perdre connaissance…

lundi 14 mars 2016

Chapitre 14

     « OK…Greg, je dois t’avouer un truc…je…j’ai développé un pouvoir. Non. Hé beau gosse...non. Surprise ! J’ai un pouvoir ! Non c’est stupide… » Fiona Lerner, 16 ans, regardait son visage juvénile encadré de boucles blondes dans son miroir. Elle fit une moue boudeuse et se leva de sa chaise pour faire les cent pas dans sa chambre. Elle avait le gène Super, on le lui avait diagnostiqué toute petite, mais son pouvoir venait à peine de se manifester. Ou peut-être l’avait-elle toujours eu, ce pouvoir, sans avoir compris ce qu’il était. C’étaient comme des rêves, mais moins flous, dont elle se souvenait, elle ne les contrôlait pas, ils se succédaient dans son esprit quand elle dormait, et parfois, ils se succédaient trop vite pour elle, et elle avait l’impression que sa tête allait éclater. Elle se demandait si elle n’était pas une Inutile. Elle aurait tellement honte. Elle voulait en parler à son petit ami, Greg Gorman, mais n’allait-il pas se moquer d’elle ? Lui avait la chance de na pas avoir de pouvoirs, quand elle l’embrassait, c’était un adolescent normal qu’elle embrassait, mais lui, c’était soit un monstre, soit une Inutile qu’il prenait dans ses bras. Et il ne le savait même pas. Elle s’en voulait de lui cacher ça. Elle devait lui révéler la vérité sur elle, aussi décida-t-elle de reposer son séant sur la chaise pour faire face à son double qui la mimait dans le miroir. « Hé Greg, qu’est ce qui est petit, blond, et a un super pouvoir ? C’est moi ! Non, je ne peux pas lui dire ça comme ça…Yo mec, j’ai un pouvoir ! Surprise motherfucker ! Greg, poussin, lapin, mon renard…non. Grégory, j’ai un pouvoir et si t’es pas content, va te faire… »

lundi 7 mars 2016

Chapitre 13

            Gilles ne se sentait pas au top de sa forme, là. Il avait été totalement inutile lors de l’affrontement alors que Greg avait fait la différence. Il avait su prendre le combat en main, et sauver tout le monde tout en étant cool. Par ailleurs, il avait flairé que quelque chose n’allait pas avec Arcimboldo et était prêt à en découdre avec son agresseur présumé. De toutes évidence, Greg s’avérait bien meilleur que lui, en tant que Super-héros. Les mains dans les poches de son jean usé, il déambulait dans les rues de la ville, cheminant nonchalamment en direction de l’immeuble de Michael Perséphone. Il regarda un moment la façade, et poussa un petit soupir. Il se dit qu’il pourrait compter sur la bonhommie naturelle de Michael pour lui prêter une oreille attentive.

lundi 29 février 2016

Chapitre 12

            Cela faisait trois jours maintenant qu’on n’avait pas eu de nouvelles de Cédric, et l’inquiétude commençait à gagner ses camarades. Il n’était pas dans les habitudes de ce dernier de ne pas donner de nouvelles. Gaëlle se rendit compte d’ailleurs d’une chose qu’elle se reprochait de ne pas avoir remarqué plus tôt : les membres de la Ligue se voyaient très rarement en dehors des moments qu’ils passaient à combattre le crime. Personne ne savait quelle était l’adresse de de Cédric, et quand on appelait sur son portable, on tombait directement sur sa messagerie.

lundi 22 février 2016

Chapitre 11

            Clairement, ça n’avait pas le même goût. Il n’y avait que de la peau sur les os, et puis la chair était tendue, souvent, il y avait des tumeurs indigestes, et puis c’était pas très ragoûtant. Raptor n’avait que mépris pour les SDF, et ce n’était pas à ses yeux une meilleure pitance, en mâchouillant ses victimes, il repensait à celles qu’il aimait dévorer habituellement. Des jeunes gens en pleine forme, à la chair tendre et délicate, et saignante surtout. Là, ce n’était pas le Ritz, mais il n’avait pas le choix. S’il jouait trop avec le feu, il subirait les foudres de Kratos. Il aurait préféré manger de l’herbe que se retrouver de nouveau dans la poigne du Super-Héros. Mais la faim le tiraillait. Il ne se sentait pas satisfait avec seulement les quelques pauvres sans-abri qui tombaient entre ses griffes. S’il voulait manger à sa faim, il devait bouffer cette Ligue des Inutiles. Peut-être qu’ensuite, Kratos lui foutrait une paix royale.

lundi 15 février 2016

Chapitre 10

Gaëlle, comme à son habitude, faisait son jogging matinal. La nuit avait été froide et une légère bruine rendait l’atmosphère humide. Cependant, ça ne la dérangeait pas outre mesure. Elle s’était imposée cette discipline d’acier au moment même où elle avait endossé son rôle de super-héroïne. Son pouvoir n’étant pas offensif, ni défensif, elle le considérait comme le plus faible de toute la Ligue, c’est pourquoi elle avait décidé d’être la plus performante physiquement. Le soleil n’était pas encore levé, il était cinq heures trente, et les rues étaient calmes. Peut-être un camion passait-il de temps en temps mais c’était tout. Elle longea l’avenue de Breteuil, courant sur le gazon fraichement coupé des jardins qui s’étendaient en son centre. Elle vit alors une silhouette devant elle, qui courait aussi, en soufflant bruyamment. Piquée de curiosité, elle augmenta la cadence, afin de voir qui était ce mystérieux compagnon qui était apparu dans l’air matinal.

lundi 8 février 2016

Chapitre 9

       Il y avait une atmosphère inquiétante. C’était comme si chaque mouvement mal exécuté allait le faire passer de vie à trépas. Greg Gorman transpirait abondamment, il savait que l’ennemi était à l’affut de la moindre erreur, alors que lui-même était diminué. Sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Il para les trois premiers coups, mais sa garde fondait comme neige au soleil. Il tenta de placer un coup de pied, mais…

lundi 1 février 2016

Chapitre 8

         Des crocs ensanglantés, des visions de cauchemar, des cris, de la terreur. Et au milieu des décombres, se tenait fière et haute la silhouette de Kratos. Mais il n'était pas comme d'habitude. Ce n'était plus une silhouette rassurante de puissance, mais inquiétante, perdue dans les ténèbres. Il semblait régner au milieu des ruines enflammées qui gisaient partout autour de lui. Et son regard, ressemblant à deux points rouge lumineux se braquèrent sur elle.

lundi 25 janvier 2016

Chapitre 7

    « C'est pourtant une évidence, ces super-pouvoirs, comme vous les appelez, enfin, pour moi, ce sont plutôt des handicaps, sont dangereux, et pour ceux qui les développent, et pour la société ! Rappelons-nous donc de l'incident du Pont des Arts à Paris qui aurait pu avoir des conséquences très dramatiques ! Souvenons-nous que les gens avec des pouvoirs sont tentés de basculer dans la criminalité, et que s'ils le voulaient, ils pourraient se livrer à des atrocités contre lesquelles nous ne pourrions rien ! le public applaudit mollement la tirade de Jean-Pierre Le Mène, homme politique fondateur du parti anti-capacités Humanité.