lundi 14 mars 2016

Chapitre 14

     « OK…Greg, je dois t’avouer un truc…je…j’ai développé un pouvoir. Non. Hé beau gosse...non. Surprise ! J’ai un pouvoir ! Non c’est stupide… » Fiona Lerner, 16 ans, regardait son visage juvénile encadré de boucles blondes dans son miroir. Elle fit une moue boudeuse et se leva de sa chaise pour faire les cent pas dans sa chambre. Elle avait le gène Super, on le lui avait diagnostiqué toute petite, mais son pouvoir venait à peine de se manifester. Ou peut-être l’avait-elle toujours eu, ce pouvoir, sans avoir compris ce qu’il était. C’étaient comme des rêves, mais moins flous, dont elle se souvenait, elle ne les contrôlait pas, ils se succédaient dans son esprit quand elle dormait, et parfois, ils se succédaient trop vite pour elle, et elle avait l’impression que sa tête allait éclater. Elle se demandait si elle n’était pas une Inutile. Elle aurait tellement honte. Elle voulait en parler à son petit ami, Greg Gorman, mais n’allait-il pas se moquer d’elle ? Lui avait la chance de na pas avoir de pouvoirs, quand elle l’embrassait, c’était un adolescent normal qu’elle embrassait, mais lui, c’était soit un monstre, soit une Inutile qu’il prenait dans ses bras. Et il ne le savait même pas. Elle s’en voulait de lui cacher ça. Elle devait lui révéler la vérité sur elle, aussi décida-t-elle de reposer son séant sur la chaise pour faire face à son double qui la mimait dans le miroir. « Hé Greg, qu’est ce qui est petit, blond, et a un super pouvoir ? C’est moi ! Non, je ne peux pas lui dire ça comme ça…Yo mec, j’ai un pouvoir ! Surprise motherfucker ! Greg, poussin, lapin, mon renard…non. Grégory, j’ai un pouvoir et si t’es pas content, va te faire… »


            Pourquoi pensait-elle à ça ? C’était ridicule. En plus, au final, elle ne lui avait rien dit, à ce gars. Elle avait supporté de jouer le rôle de la petite amie modèle, puis ç’avait au final été trop dur à tenir, du coup, elle l’avait largué. « Mais Fi, dis-moi au moins pourquoi ? » il lui avait dit d’une voix pitoyable. Elle chassa ces souvenirs de son esprit. Elle avait d’autres chats à fouetter. BFF (c’est toujours Bottes-fesses-fiesta) attendait qu’elle lui révèle où allait frapper son ennemi juré, BDC (Botteur de Culs. Ils étaient partenaires dans le passé, mais c’est une longue histoire qui sera peut-être racontée dans le cinematic universe), mais elle n’arrivait pas à se concentrer. Ce gars, Atchoum-man l’avait appelée Fi, tout comme Greg, son ex petit ami. Pouvaient-ils vraiment être la même personne ? A sa connaissance, ce dernier n’avait aucun pouvoir, mais s’il était effectivement un inutile, elle comprenait parfaitement que ce dernier ait pu lui cacher sa vraie nature. Elle eut un petit sourire acide. Elle qui n’avait jamais eu le courage de lui révéler son pouvoir, elle se rendait compte que son couple d’adolescents était constitué de deux menteurs. Peut-être tous les couples ne sont-ils d’ailleurs que des paires de mythomanes qui se regroupent pour pouvoir se mentir continuellement.
« Alors, tu arrives à voir où est BDC ? la voix de BFF brisa le fil de ses pensées.
− Oh excuse-moi BFF, j’étais ailleurs. » lui répondit d’une voix éteinte Cassandre. Si Atchoum-man était bien Greg, qu’allait-elle faire de cette information ? Kratos devait être au courant, mais…

            Raijin était assis nonchalamment sur le toit de Notre-Dame, en cette nuit d’orage. Les éclairs zébraient le ciel bas de la ville, et la pluie tombait. Pendant les orages, ses pouvoirs étaient décuplés. L’air humide amplifiait ses attaques, et parfois, la foudre venait se fondre dans les éclairs qu’il produisait. Il était bien trop puissant lors des orages. Il ne maîtrisait plus son pouvoir, aussi disparaissait-il alors, se jugeant inutile si une simple étincelle sortie de ses doigts suffisait à faire flamber tout un quartier. Il se posait alors en hauteur et se mettait à réfléchir, répétant comme un mantra Kuwabara, kuwabara. En général, il pensait à Ondine, son ennemie jurée, celle qu’il ne voulait pas détruire, il pensait à son frère aussi, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, plus fort que lui en tous points, désavantagé uniquement par le fait qu’il n’ait point de pouvoirs. Mais ce soir-là, il pensait surtout à la Conjuration des Etoiles et à Kratos. Il repensait à ce que lui avait dit Anima quand elle l’avait rejoint.
            Il se souvient qu’elle l’avait suivie dans un endroit sûr et neutre, au sommet du Centre Pompidou. Le soir tombait à ce moment-là. Elle ne savait pas trop comment commencer, et regardait le ciel comme si elle craignait que quelque chose en sorte pour l’attaquer. Elle hésitait, aussi décida-t-il de prendre l’initiative.
            « Tu as dit que tu voulais arrêter Raptor.
− Oui. Toi seul peut m’aider. Tu es puissant et expérimenté.
− Anima, si je me souviens bien, tu fais partie de la Conjuration des Etoiles, alors pourquoi ne pas demander de l’aide aux autres pointures ?
− Je ne peux pas. C’est impossible. Raijin, ce que je vais te dire doit rester secret. Si ça s’ébruite, on pourrait faire face à un scandale inimaginable.
− Qu’est-ce qu’il a fait ? Quelle connerie Kratos a commise ? demanda Raijin avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
− Ce n’était pas que lui, mais nous tous. Nous avons libéré Sarramauca et Raptor, lâcha Anima.
− Vous avez relâché ces monstres dans la nature ? Pourquoi ? hurla Raijin.
− La Conjuration des Etoiles a jugé important de mettre un terme à la Ligue des Inutiles, balbutia Anima.
− Vous avez quoi ? s’écria Raijin qui n’en croyait pas ses oreilles.
− De plus en plus d’Inutiles partout dans le monde commencent à se rassembler et marchent sur les plates-bandes des Super-héros depuis que la Ligue est apparue. Si la Ligue originelle venait à être détruite, alors peut-être que ces initiatives s’arrêteraient. C’est en tout cas ce que je me suis dit.
− Vous êtes complètement tarés !
− Les Inutiles ne sont pas faits pour le combat ! S’ils jouent aux héros, ils vont se faire laminer ! On en sacrifie quelques un pour sauver les autres, nos intentions sont nobles…
− Non. Vous ne voulez pas avoir de concurrence ! La jalousie n’est pas un noble sentiment Anima ! Tout ce que vous faites, c’est protéger vos propres intérêts ! Et vous n’hésitez pas à tuer des gens pour ça ! la coupa Raijin.
− Je n’ai pas voulu tout ça ! plaida Anima.
− Si, vous l’avez tous voulu ! Votre plan c’était de faire assassiner d’autres Super-héros en manipulant des Super-criminels. Vous êtes tous stupides, dangereux et maléfiques !
− Ce ne sont pas des Super-héros, Raijin, ce sont des Inutiles !
− Je les ai vu en action. Ils ont des superpouvoirs, et ce sont des héros. Ils ont déjà une chose de plus que vous. »
            Il l’avait regardée avec beaucoup de mépris. Kratos aurait-il vraiment pu tomber aussi bas ? Bien évidemment. Il le savait, ce type était devenu pourri. La célébrité, l’avidité, tout ça l’avait transformé. Restait à savoir ce qu’il devrait faire. Les mots que lui avaient lancé Anima continuaient à résonner dans son esprit. « Raijin, je veux faire ce qui est juste. Tu as raison, c’était une erreur de libérer ces deux-là. Je veux réparer mon erreur et je ne peux me tourner que vers toi. On s’est mis dans une très sale position, et si cette histoire venait à s’ébruiter, des types comme Jean-Pierre le Mène et autres anti-pouvoirs pourraient en profiter. Je veux qu’on règle cette histoire toi et moi, dans le plus grand secret. M’aideras-tu ? » Elle avait raison sur ce point. Les « normaux » avaient en général accepté les Supers, mais il restait toujours des gens qui les regardaient avec méfiance. Les partisans d’Humanité les considéraient même comme des individus atteints de dégénérescence génétique. Les thèses de cet acabit fusaient dans le milieu de l’extrême-droite qui avaient trouvé dans ces Supers de nouveaux boucs émissaires. S’il était révélé que les plus respectés des Super Héros avaient conspiré pour remettre en liberté les pires Super-Vilains connus pour des questions d’intérêts personnels, qui pouvait prévoir les conséquences politiques ? Le Mène avait fait un saut dans les sondages depuis les agressions de Raptor et Sarramauca.
            Assis sur le toit, sous un ciel zébré de lumière, Raijin observe la ville. Ce soir, il ne pourrait pas se mêler à la vie de celle-ci. Ce soir, il était trop dangereux. Mais plus que jamais, ce soir, il avait l’impression d’être seul. Il avait hésité à collaborer avec Anima, mais avait finalement accepté, ne serait-ce que pour mettre hors d’état de nuire Raptor et Sarramauca. Il savait qu’il devrait taire les agissements de la Conjuration des Etoiles, mais s’il devait les affronter, il n’hésiterait pas. Il l’avait répété une fois encore à Anima avant de partir de son QG dans lequel il abritait l’héroïne et son récent invité qui avait besoin de repos. Il regardait la ville s’étendre sous ses yeux, conscient qu’un pas de travers allait la plonger dans un orage d’une force que nul ne pouvait soupçonner. Kuwabara, kuwabara répétait-il…

            Atchoum-man faisait bel et bien partie des effectifs de la Ligue des Inutiles, à part entière. Gaëlle avait travaillé à la meilleure façon d’user des pouvoirs de Greg en situation de combat et en avait déduit que Greg avait en vérité plusieurs utilités. Tout d’abord, il pouvait immobiliser ses adversaires. Il pouvait d’ailleurs faire éternuer plusieurs personnes en même temps, mais sa concentration était alors moindre et il ne pouvait pas les faire éternuer aussi longtemps qu’il le voulait, contrairement aux crises de sternutation qu’il provoquait chez une cible isolée (qu’il pouvait alors faire éternuer autant de fois qu’il le voulait). Ensuite, et c’était ce qui l’intéressait le plus, Atchoum-man était parfait pour les attaques combinées. Il utilisait son pouvoir pour amplifier la puissance de ses coups et ceux de ses équipiers en utilisant la force du mouvement de la tête de ses adversaires en plein éternuement, mais Gaëlle avait aussi trouvé une application à ce pouvoir pour être compatible avec Tear et Textil. Avec Tear, elle avait imaginé la stratégie du Gros-rhume. En gros, Atchoum-man faisait éternuer une fois simultanément tous les adversaires, juste après, Tear noyait leurs yeux de larmes, le temps pour Greg de reprendre sa concentration et de relancer un éternuement général suivi de larmes encore plus abondantes etc. Avec Textil, Atchoum-man pouvait utiliser une technique très salissante. Textil matérialisait un sac de toile sur la tête de l’adversaire, et Greg le faisait éternuer, engluant l’ennemi dans sa propre morve et gagnant de précieuses secondes nécessaires pour lui meuler la face.
            Gaëlle avait dû revoir toute la réorganisation stratégique de la Ligue, pour pallier à l’absence d’Arcimboldo. Elle estimait qu’ils n’étaient pas redevenus aussi forts qu’avant, depuis l’absence de leur plus grand cogneur, mais que Greg était un atout non négligeable pour l’équipe. Et puis, ce dernier refusait de croire que Cédric était mort, et son enthousiasme l’atteignait, elle aussi. Si Arcimboldo était là, quelque part et qu’il leur revenait, alors la Ligue serait encore plus puissante que jamais. Alors qu’elle déroulait le fil de ses pensées, dans la solitude de son appartement, devant son verre de jus de fruits, elle ressentit une vive migraine. Cela arrivait de plus en plus souvent. Parfois, les maux de tête étaient si violents que cela activait son pouvoir sans qu’elle ne le voulût. Pour calmer ces crises, elle avait l’habitude de concentrer son regard quelque part. Elle posa celui-ci sur le verre de jus. Elle constata la réfraction lumineuse qui trahit l’activation non volontaire de son pouvoir. Elle se concentra sur le verre, serrant les dents sous la douleur vive qui s’était emparée de sa tête. Il lui semblait que ses yeux lui brûlaient. Finalement, après une éternité, la douleur se calma et disparut aussi soudainement qu’elle était apparue. Elle était à bout de souffle et suait, comme si elle avait couru un marathon. Après avoir repris ses esprits, elle s’empara du verre de jus et en but une gorgée. Elle la recracha aussitôt, le jus était devenu chaud. C’était impossible qu’il ait pu autant chauffer à température ambiante, on aurait dit qu’il était sorti du micro-ondes. Il n’était pas bouillant, ni brûlant, il ne fumait pas, mais il était trop chaud. Elle regarda le jus avec étonnement. Que s’était-il passé ?

            ATCHOUM ! Le bandit avait hurlé avant que sa tête n’aille heurter violemment le poing de Lumen. Ils étaient dans un hangar, et ils se battaient contre des voyous qui avaient séquestré un homme. Les Inutiles étaient encerclés et se défendaient contre les malfrats. Alors que Textil lança un coup de pied dans les parties intimes de l’un de ses adversaires, elle reconnut le faciès du type.
            « Les amis, ce sont les mêmes types que d’habitude, ceux qui se barrent avant la fin !
− Quoi ? Mais c’est vrai, s’exclama Cuistot en donnant un coup de poêle à frire sur le sommet du crâne d’un voyou. » Les malfrats s’échangèrent tous un regard puis, dans un accord tacite, ils se précipitèrent vers la sortie. L’un d’eux se retourna, puis lança un cocktail molotov sur un tas de paille à coté de leur victime qui était attachée au sol. En un clin d’œil, ils s’étaient tous enfuis. Lumen se précipita vers l’otage et s’escrima à défaire les liens serrés de la corde épaisse. A ses pieds, le feu gagnait du terrain, attisé par la paille sèche. Lumen vit que de la paille partait une traînée humide qui allait vers un bidon de carburant. Elle ouvrit de grands yeux. De l’essence ! Prise de panique, elle tira sur les cordages avec plus de force, sans se soucier de meurtrir les poignets de la victime. Cuistot vint à son secours, et trancha les liens. Puis elle et lui prirent la victime chacun par un bras et sortirent en trombe du hangar, suivis des autres Inutiles. Ils étaient à peine sortis quand la bâtisse disparut dans une énorme boule de feu. Il pleuvait des débris, des moellons venant s’écraser brutalement au sol. Le souffle les avait tous projetés par terre, et encore sonnés, ils se relevèrent en s’époussetant. Puis ils regardèrent abasourdis les ruines du hangar léchées par les flammes. « C’est émouvant…c’est notre première explosion ! » déclara Atchoum-man après un moment.
            L’otage ne semblait pas avoir le moindre lien avec ses agresseurs. L’homme avait affirmé qu’il avait été enlevé dans la rue par les malfrats sans qu’ils ne lui aient dit ce qu’ils attendaient de lui. Lui et sa femme avaient des revenus modestes, aussi ne croyait-il pas que son rapt avait été motivé par l’appât du gain. Les Inutiles le menèrent en lieu sûr avant de reprendre le van. Dans le véhicule, chacun gardait le silence. Cela faisait bien cinq fois qu’ils arrivaient sur les lieux d’un crime et qu’ils affrontent des ennemis qui s’enfuient avant la fin du combat. Mais cette fois-ci, Textil avait mis le doigt sur quelque chose d’important.
            « C’étaient les mêmes gusses à chaque fois, c’est bien ça ? demanda Tear qui conduisait cette fois.
− Ouais. Ils étaient là sur le cambriolage de la bijouterie, on les a cognés dans la bouche et ils ont fui avant la fin du combat. Ils étaient aussi là pendant l’attaque du commissariat. Ils sont partis très vite. Sans compter l’incendie de l’école…observa Textil.
− Alors quoi, on a nos premiers ennemis jurés ? demanda Cuistot.
− Leurs crimes n’ont pas de sens. Ils attaquent presque au pif, comme s’ils voulaient attirer notre attention, observa Atchoum-man.
− Tu crois qu’ils nous jaugent ? Peut-être qu’ils veulent étudier nos faiblesses…déclara Cuistot.
− C’est fort possible. Un piège. Ils nous provoquent peut-être pour nous étudier, comme tu dis Cuistot. Pourquoi ? Parce qu’on va avoir affaire à forte partie. Je crois que la Ligue des Inutiles commence à déranger, dit Lumen.
− Et tu as une idée de qui pourrait nous en vouloir, au point de provoquer le chaos pour voir nos jolies frimousses ? demanda Tear.
− Je parie sur Raptor. Il a déjà attaqué l’un des nôtres, et en plus Atchoum-man l’a provoqué, répondit Gaëlle simplement.
− Tu crois qu’il nous observait ? On est de taille contre lui, à ton avis ? demanda Claire avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
− Si on lui pète la gueule, il nous dira sûrement ce qu’il a fait d’Arcimboldo, alors vous, je ne sais pas, mais moi, je suis prêt à l’accueillir, s’écria Greg avec enthousiasme.
− Ne t’emballes pas gamin ! Mais je vous avoue que je m’ennuie un peu avec le menu fretin. J’ai bien envie qu’on se fritte contre des vrais ! Des Super-criminels bien balèzes, ajouta Tear.
− En attendant, on va être prudents. Je fais un détour avant de nous ramener chez Mike. Textil, remplace nos tenues au cas où, et soyez sur vos gardes, on ne sait pas de quelles informations sur nous ils disposent. » dit Lumen d’une voix teintée d’une légère inquiétude.

            Raptor avait assisté au combat. Il avait tout regardé. Le bonhomme en vert avait le pouvoir de faire éternuer les gens, la fille au costume bariolé pouvait faire apparaître des vêtements sur ses cibles, la métisse en rouge avait un pointeur laser dans les yeux, le cuisinier transformait ses bras en ustensiles, et selon les gars que Devreaux lui avait prêtés, le type en bleu avec le masque faisait pleurer ses ennemis. Il connaissait leurs pouvoirs, et jugea qu’ils étaient tous faibles. Il se lécha les babines, le combat allait être plié et il allait enfin apaiser sa faim tout en étanchant sa soif de sang. Ne restait plus qu’à leur envoyer une invitation.

            Raijin entra dans son QG. Il fut accueilli par Anima qui s’était précipitée sur lui, elle était agitée. « Il s’est réveillé ! » s’écria-t-elle avant de le prendre par la manche et de le mener dans la chambre. Sur le lit était allongé un homme masqué. Son torse nu était enroulé dans un bandage. Raijin manqua de trébucher sur une pomme qui était posée au sol. D’autres fruits divers et variés jonchaient le plancher. « Il s’est réveillé d’un coup et alors des fruits ont volé dans toute la pièce » expliqua Anima. Raijin s’approcha du lit, l’homme au masque de luchador le regardait fixement de son regard azur.
            « Tu peux parler ? Tu as été grièvement blessé, mais on s’est occupé de toi. Dis-moi, comment je dois t’appeler ? demanda le héros électrique.
− Vous m’avez…enlevé mon…masque ? demanda le blessé d’une voix faible.
− Non, répondit Raijin du ton le plus doux possible.

− Très bien…alors…appelez-moi Arcimboldo… » 

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