« OK…Greg, je dois t’avouer un truc…je…j’ai
développé un pouvoir. Non. Hé beau gosse...non. Surprise ! J’ai un
pouvoir ! Non c’est stupide… » Fiona Lerner, 16 ans, regardait son visage
juvénile encadré de boucles blondes dans son miroir. Elle fit une moue boudeuse
et se leva de sa chaise pour faire les cent pas dans sa chambre. Elle avait le
gène Super, on le lui avait diagnostiqué toute petite, mais son pouvoir venait
à peine de se manifester. Ou peut-être l’avait-elle toujours eu, ce pouvoir,
sans avoir compris ce qu’il était. C’étaient comme des rêves, mais moins flous,
dont elle se souvenait, elle ne les contrôlait pas, ils se succédaient dans son
esprit quand elle dormait, et parfois, ils se succédaient trop vite pour elle,
et elle avait l’impression que sa tête allait éclater. Elle se demandait si
elle n’était pas une Inutile. Elle aurait tellement honte. Elle voulait en
parler à son petit ami, Greg Gorman, mais n’allait-il pas se moquer
d’elle ? Lui avait la chance de na pas avoir de pouvoirs, quand elle
l’embrassait, c’était un adolescent normal qu’elle embrassait, mais lui,
c’était soit un monstre, soit une Inutile qu’il prenait dans ses bras. Et il ne
le savait même pas. Elle s’en voulait de lui cacher ça. Elle devait lui révéler
la vérité sur elle, aussi décida-t-elle de reposer son séant sur la chaise pour
faire face à son double qui la mimait dans le miroir. « Hé Greg, qu’est ce
qui est petit, blond, et a un super pouvoir ? C’est moi ! Non, je ne
peux pas lui dire ça comme ça…Yo mec, j’ai un pouvoir ! Surprise
motherfucker ! Greg, poussin, lapin, mon renard…non. Grégory, j’ai un
pouvoir et si t’es pas content, va te faire… »
Pourquoi
pensait-elle à ça ? C’était ridicule. En plus, au final, elle ne lui avait
rien dit, à ce gars. Elle avait supporté de jouer le rôle de la petite amie
modèle, puis ç’avait au final été trop dur à tenir, du coup, elle l’avait
largué. « Mais Fi, dis-moi au moins pourquoi ? » il lui avait
dit d’une voix pitoyable. Elle chassa ces souvenirs de son esprit. Elle avait
d’autres chats à fouetter. BFF (c’est toujours Bottes-fesses-fiesta) attendait
qu’elle lui révèle où allait frapper son ennemi juré, BDC (Botteur de Culs. Ils
étaient partenaires dans le passé, mais c’est une longue histoire qui sera
peut-être racontée dans le cinematic universe), mais elle n’arrivait pas à se
concentrer. Ce gars, Atchoum-man l’avait appelée Fi, tout comme Greg, son ex
petit ami. Pouvaient-ils vraiment être la même personne ? A sa
connaissance, ce dernier n’avait aucun pouvoir, mais s’il était effectivement
un inutile, elle comprenait parfaitement que ce dernier ait pu lui cacher sa
vraie nature. Elle eut un petit sourire acide. Elle qui n’avait jamais eu le
courage de lui révéler son pouvoir, elle se rendait compte que son couple
d’adolescents était constitué de deux menteurs. Peut-être tous les couples ne
sont-ils d’ailleurs que des paires de mythomanes qui se regroupent pour pouvoir
se mentir continuellement.
« Alors, tu arrives à voir où est
BDC ? la voix de BFF brisa le fil de ses pensées.
− Oh excuse-moi BFF, j’étais
ailleurs. » lui répondit d’une voix éteinte Cassandre. Si Atchoum-man
était bien Greg, qu’allait-elle faire de cette information ? Kratos devait
être au courant, mais…
Raijin
était assis nonchalamment sur le toit de Notre-Dame, en cette nuit d’orage. Les
éclairs zébraient le ciel bas de la ville, et la pluie tombait. Pendant les
orages, ses pouvoirs étaient décuplés. L’air humide amplifiait ses attaques, et
parfois, la foudre venait se fondre dans les éclairs qu’il produisait. Il était
bien trop puissant lors des orages. Il ne maîtrisait plus son pouvoir, aussi
disparaissait-il alors, se jugeant inutile si une simple étincelle sortie de
ses doigts suffisait à faire flamber tout un quartier. Il se posait alors en
hauteur et se mettait à réfléchir, répétant comme un mantra Kuwabara, kuwabara. En général, il
pensait à Ondine, son ennemie jurée, celle qu’il ne voulait pas détruire, il
pensait à son frère aussi, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, plus fort que
lui en tous points, désavantagé uniquement par le fait qu’il n’ait point de
pouvoirs. Mais ce soir-là, il pensait surtout à la Conjuration des Etoiles et à
Kratos. Il repensait à ce que lui avait dit Anima quand elle l’avait rejoint.
Il se
souvient qu’elle l’avait suivie dans un endroit sûr et neutre, au sommet du
Centre Pompidou. Le soir tombait à ce moment-là. Elle ne savait pas trop
comment commencer, et regardait le ciel comme si elle craignait que quelque
chose en sorte pour l’attaquer. Elle hésitait, aussi décida-t-il de prendre
l’initiative.
« Tu
as dit que tu voulais arrêter Raptor.
− Oui. Toi seul peut m’aider. Tu es
puissant et expérimenté.
− Anima, si je me souviens bien, tu
fais partie de la Conjuration des Etoiles, alors pourquoi ne pas demander de
l’aide aux autres pointures ?
− Je ne peux pas. C’est impossible.
Raijin, ce que je vais te dire doit rester secret. Si ça s’ébruite, on pourrait
faire face à un scandale inimaginable.
− Qu’est-ce qu’il a fait ? Quelle
connerie Kratos a commise ? demanda Raijin avec une pointe d’inquiétude
dans la voix.
− Ce n’était pas que lui, mais nous
tous. Nous avons libéré Sarramauca et Raptor, lâcha Anima.
− Vous avez relâché ces monstres dans
la nature ? Pourquoi ? hurla Raijin.
− La Conjuration des Etoiles a jugé
important de mettre un terme à la Ligue des Inutiles, balbutia Anima.
− Vous avez quoi ? s’écria Raijin
qui n’en croyait pas ses oreilles.
− De plus en plus d’Inutiles partout
dans le monde commencent à se rassembler et marchent sur les plates-bandes des
Super-héros depuis que la Ligue est apparue. Si la Ligue originelle venait à
être détruite, alors peut-être que ces initiatives s’arrêteraient. C’est en
tout cas ce que je me suis dit.
− Vous êtes complètement tarés !
− Les Inutiles ne sont pas faits pour
le combat ! S’ils jouent aux héros, ils vont se faire laminer ! On en
sacrifie quelques un pour sauver les autres, nos intentions sont nobles…
− Non. Vous ne voulez pas avoir de
concurrence ! La jalousie n’est pas un noble sentiment Anima ! Tout
ce que vous faites, c’est protéger vos propres intérêts ! Et vous
n’hésitez pas à tuer des gens pour ça ! la coupa Raijin.
− Je n’ai pas voulu tout ça !
plaida Anima.
− Si, vous l’avez tous voulu !
Votre plan c’était de faire assassiner d’autres Super-héros en manipulant des
Super-criminels. Vous êtes tous stupides, dangereux et maléfiques !
− Ce ne sont pas des Super-héros,
Raijin, ce sont des Inutiles !
− Je les ai vu en action. Ils ont des
superpouvoirs, et ce sont des héros. Ils ont déjà une chose de plus que
vous. »
Il
l’avait regardée avec beaucoup de mépris. Kratos aurait-il vraiment pu tomber
aussi bas ? Bien évidemment. Il le savait, ce type était devenu pourri. La
célébrité, l’avidité, tout ça l’avait transformé. Restait à savoir ce qu’il
devrait faire. Les mots que lui avaient lancé Anima continuaient à résonner
dans son esprit. « Raijin, je veux faire ce qui est juste. Tu as raison,
c’était une erreur de libérer ces deux-là. Je veux réparer mon erreur et je ne
peux me tourner que vers toi. On s’est mis dans une très sale position, et si
cette histoire venait à s’ébruiter, des types comme Jean-Pierre le Mène et
autres anti-pouvoirs pourraient en profiter. Je veux qu’on règle cette histoire
toi et moi, dans le plus grand secret. M’aideras-tu ? » Elle avait
raison sur ce point. Les « normaux » avaient en général accepté les
Supers, mais il restait toujours des gens qui les regardaient avec méfiance.
Les partisans d’Humanité les considéraient même comme des individus atteints de
dégénérescence génétique. Les thèses de cet acabit fusaient dans le milieu de
l’extrême-droite qui avaient trouvé dans ces Supers de nouveaux boucs
émissaires. S’il était révélé que les plus respectés des Super Héros avaient conspiré
pour remettre en liberté les pires Super-Vilains connus pour des questions
d’intérêts personnels, qui pouvait prévoir les conséquences politiques ?
Le Mène avait fait un saut dans les sondages depuis les agressions de Raptor et
Sarramauca.
Assis sur
le toit, sous un ciel zébré de lumière, Raijin observe la ville. Ce soir, il ne
pourrait pas se mêler à la vie de celle-ci. Ce soir, il était trop dangereux.
Mais plus que jamais, ce soir, il avait l’impression d’être seul. Il avait
hésité à collaborer avec Anima, mais avait finalement accepté, ne serait-ce que
pour mettre hors d’état de nuire Raptor et Sarramauca. Il savait qu’il devrait
taire les agissements de la Conjuration des Etoiles, mais s’il devait les
affronter, il n’hésiterait pas. Il l’avait répété une fois encore à Anima avant
de partir de son QG dans lequel il abritait l’héroïne et son récent invité qui
avait besoin de repos. Il regardait la ville s’étendre sous ses yeux, conscient
qu’un pas de travers allait la plonger dans un orage d’une force que nul ne
pouvait soupçonner. Kuwabara, kuwabara
répétait-il…
Atchoum-man
faisait bel et bien partie des effectifs de la Ligue des Inutiles, à part
entière. Gaëlle avait travaillé à la meilleure façon d’user des pouvoirs de
Greg en situation de combat et en avait déduit que Greg avait en vérité
plusieurs utilités. Tout d’abord, il pouvait immobiliser ses adversaires. Il
pouvait d’ailleurs faire éternuer plusieurs personnes en même temps, mais sa
concentration était alors moindre et il ne pouvait pas les faire éternuer aussi
longtemps qu’il le voulait, contrairement aux crises de sternutation qu’il
provoquait chez une cible isolée (qu’il pouvait alors faire éternuer autant de
fois qu’il le voulait). Ensuite, et c’était ce qui l’intéressait le plus, Atchoum-man
était parfait pour les attaques combinées. Il utilisait son pouvoir pour
amplifier la puissance de ses coups et ceux de ses équipiers en utilisant la
force du mouvement de la tête de ses adversaires en plein éternuement, mais
Gaëlle avait aussi trouvé une application à ce pouvoir pour être compatible
avec Tear et Textil. Avec Tear, elle avait imaginé la stratégie du Gros-rhume.
En gros, Atchoum-man faisait éternuer une fois simultanément tous les
adversaires, juste après, Tear noyait leurs yeux de larmes, le temps pour Greg
de reprendre sa concentration et de relancer un éternuement général suivi de
larmes encore plus abondantes etc. Avec Textil, Atchoum-man pouvait utiliser
une technique très salissante. Textil matérialisait un sac de toile sur la tête
de l’adversaire, et Greg le faisait éternuer, engluant l’ennemi dans sa propre
morve et gagnant de précieuses secondes nécessaires pour lui meuler la face.
Gaëlle
avait dû revoir toute la réorganisation stratégique de la Ligue, pour pallier à
l’absence d’Arcimboldo. Elle estimait qu’ils n’étaient pas redevenus aussi
forts qu’avant, depuis l’absence de leur plus grand cogneur, mais que Greg
était un atout non négligeable pour l’équipe. Et puis, ce dernier refusait de
croire que Cédric était mort, et son enthousiasme l’atteignait, elle aussi. Si
Arcimboldo était là, quelque part et qu’il leur revenait, alors la Ligue serait
encore plus puissante que jamais. Alors qu’elle déroulait le fil de ses
pensées, dans la solitude de son appartement, devant son verre de jus de
fruits, elle ressentit une vive migraine. Cela arrivait de plus en plus
souvent. Parfois, les maux de tête étaient si violents que cela activait son
pouvoir sans qu’elle ne le voulût. Pour calmer ces crises, elle avait
l’habitude de concentrer son regard quelque part. Elle posa celui-ci sur le
verre de jus. Elle constata la réfraction lumineuse qui trahit l’activation non
volontaire de son pouvoir. Elle se concentra sur le verre, serrant les dents
sous la douleur vive qui s’était emparée de sa tête. Il lui semblait que ses
yeux lui brûlaient. Finalement, après une éternité, la douleur se calma et
disparut aussi soudainement qu’elle était apparue. Elle était à bout de souffle
et suait, comme si elle avait couru un marathon. Après avoir repris ses
esprits, elle s’empara du verre de jus et en but une gorgée. Elle la recracha
aussitôt, le jus était devenu chaud. C’était impossible qu’il ait pu autant
chauffer à température ambiante, on aurait dit qu’il était sorti du
micro-ondes. Il n’était pas bouillant, ni brûlant, il ne fumait pas, mais il
était trop chaud. Elle regarda le jus avec étonnement. Que s’était-il
passé ?
ATCHOUM !
Le bandit avait hurlé avant que sa tête n’aille heurter violemment le poing de
Lumen. Ils étaient dans un hangar, et ils se battaient contre des voyous qui
avaient séquestré un homme. Les Inutiles étaient encerclés et se défendaient
contre les malfrats. Alors que Textil lança un coup de pied dans les parties
intimes de l’un de ses adversaires, elle reconnut le faciès du type.
« Les
amis, ce sont les mêmes types que d’habitude, ceux qui se barrent avant la
fin !
− Quoi ? Mais c’est vrai,
s’exclama Cuistot en donnant un coup de poêle à frire sur le sommet du crâne
d’un voyou. » Les malfrats s’échangèrent tous un regard puis, dans un
accord tacite, ils se précipitèrent vers la sortie. L’un d’eux se retourna,
puis lança un cocktail molotov sur un tas de paille à coté de leur victime qui
était attachée au sol. En un clin d’œil, ils s’étaient tous enfuis. Lumen se
précipita vers l’otage et s’escrima à défaire les liens serrés de la corde
épaisse. A ses pieds, le feu gagnait du terrain, attisé par la paille sèche.
Lumen vit que de la paille partait une traînée humide qui allait vers un bidon
de carburant. Elle ouvrit de grands yeux. De l’essence ! Prise de panique,
elle tira sur les cordages avec plus de force, sans se soucier de meurtrir les
poignets de la victime. Cuistot vint à son secours, et trancha les liens. Puis
elle et lui prirent la victime chacun par un bras et sortirent en trombe du
hangar, suivis des autres Inutiles. Ils étaient à peine sortis quand la bâtisse
disparut dans une énorme boule de feu. Il pleuvait des débris, des moellons
venant s’écraser brutalement au sol. Le souffle les avait tous projetés par
terre, et encore sonnés, ils se relevèrent en s’époussetant. Puis ils
regardèrent abasourdis les ruines du hangar léchées par les flammes.
« C’est émouvant…c’est notre première explosion ! » déclara
Atchoum-man après un moment.
L’otage
ne semblait pas avoir le moindre lien avec ses agresseurs. L’homme avait
affirmé qu’il avait été enlevé dans la rue par les malfrats sans qu’ils ne lui
aient dit ce qu’ils attendaient de lui. Lui et sa femme avaient des revenus
modestes, aussi ne croyait-il pas que son rapt avait été motivé par l’appât du
gain. Les Inutiles le menèrent en lieu sûr avant de reprendre le van. Dans le
véhicule, chacun gardait le silence. Cela faisait bien cinq fois qu’ils
arrivaient sur les lieux d’un crime et qu’ils affrontent des ennemis qui s’enfuient
avant la fin du combat. Mais cette fois-ci, Textil avait mis le doigt sur
quelque chose d’important.
« C’étaient
les mêmes gusses à chaque fois, c’est bien ça ? demanda Tear qui
conduisait cette fois.
− Ouais. Ils étaient là sur le
cambriolage de la bijouterie, on les a cognés dans la bouche et ils ont fui
avant la fin du combat. Ils étaient aussi là pendant l’attaque du commissariat.
Ils sont partis très vite. Sans compter l’incendie de l’école…observa Textil.
− Alors quoi, on a nos premiers ennemis
jurés ? demanda Cuistot.
− Leurs crimes n’ont pas de sens. Ils
attaquent presque au pif, comme s’ils voulaient attirer notre attention,
observa Atchoum-man.
− Tu crois qu’ils nous jaugent ?
Peut-être qu’ils veulent étudier nos faiblesses…déclara Cuistot.
− C’est fort possible. Un piège. Ils
nous provoquent peut-être pour nous étudier, comme tu dis Cuistot.
Pourquoi ? Parce qu’on va avoir affaire à forte partie. Je crois que la
Ligue des Inutiles commence à déranger, dit Lumen.
− Et tu as une idée de qui pourrait
nous en vouloir, au point de provoquer le chaos pour voir nos jolies
frimousses ? demanda Tear.
− Je parie sur Raptor. Il a déjà
attaqué l’un des nôtres, et en plus Atchoum-man l’a provoqué, répondit Gaëlle
simplement.
− Tu crois qu’il nous observait ?
On est de taille contre lui, à ton avis ? demanda Claire avec une pointe
d’inquiétude dans la voix.
− Si on lui pète la gueule, il nous
dira sûrement ce qu’il a fait d’Arcimboldo, alors vous, je ne sais pas, mais
moi, je suis prêt à l’accueillir, s’écria Greg avec enthousiasme.
− Ne t’emballes pas gamin ! Mais
je vous avoue que je m’ennuie un peu avec le menu fretin. J’ai bien envie qu’on
se fritte contre des vrais ! Des Super-criminels bien balèzes, ajouta
Tear.
− En attendant, on va être prudents. Je
fais un détour avant de nous ramener chez Mike. Textil, remplace nos tenues au
cas où, et soyez sur vos gardes, on ne sait pas de quelles informations sur
nous ils disposent. » dit Lumen d’une voix teintée d’une légère
inquiétude.
Raptor
avait assisté au combat. Il avait tout regardé. Le bonhomme en vert avait le
pouvoir de faire éternuer les gens, la fille au costume bariolé pouvait faire
apparaître des vêtements sur ses cibles, la métisse en rouge avait un pointeur
laser dans les yeux, le cuisinier transformait ses bras en ustensiles, et selon
les gars que Devreaux lui avait prêtés, le type en bleu avec le masque faisait
pleurer ses ennemis. Il connaissait leurs pouvoirs, et jugea qu’ils étaient
tous faibles. Il se lécha les babines, le combat allait être plié et il allait
enfin apaiser sa faim tout en étanchant sa soif de sang. Ne restait plus qu’à
leur envoyer une invitation.
Raijin
entra dans son QG. Il fut accueilli par Anima qui s’était précipitée sur lui,
elle était agitée. « Il s’est réveillé ! » s’écria-t-elle avant
de le prendre par la manche et de le mener dans la chambre. Sur le lit était
allongé un homme masqué. Son torse nu était enroulé dans un bandage. Raijin
manqua de trébucher sur une pomme qui était posée au sol. D’autres fruits
divers et variés jonchaient le plancher. « Il s’est réveillé d’un coup et
alors des fruits ont volé dans toute la pièce » expliqua Anima. Raijin
s’approcha du lit, l’homme au masque de luchador le regardait fixement de son
regard azur.
« Tu
peux parler ? Tu as été grièvement blessé, mais on s’est occupé de toi.
Dis-moi, comment je dois t’appeler ? demanda le héros électrique.
− Vous m’avez…enlevé mon…masque ?
demanda le blessé d’une voix faible.
− Non, répondit Raijin du ton le plus
doux possible.
− Très bien…alors…appelez-moi
Arcimboldo… »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire