lundi 24 juillet 2017

Partie 2: Chapitre 16

            « Ils ne sont vraiment pas croyables, ces gars-là ! » s’écria Wandrille en regardant l message que la Ligue des Inutiles avait adressé à Gepetto. Il était dans un bar, et regardait un match diffusé à la télé quand la retransmission avait été interrompue. Il risqua un regard autour de lui, et il se rendit compte, en voyant le visage des individus autour de lui, que les Inutiles avaient insufflé quelque chose dans leur corps. C’était l’espoir. Et il y aurait probablement moyen de capitaliser dessus.

lundi 10 juillet 2017

Partie 2: Chapitre 15

            Les super-héros étaient au chômage technique. Ils savaient que s’ils intervenaient pour stopper les crimes, ils ne feraient que renforcer l’armée de Gepetto. Et ce dernier en était conscient. Aussi, n’arrêtait-il pas ses attaques. La police était débordée, et n’était pas armée pour lutter contre l’explosion de violence qui avait agité Paris. Gepetto par ailleurs faisait souvent diffuser appels aux supers-criminels qui souhaitaient le rejoindre. Ils étaient nombreux à avoir répondu à son appel. Et des crimes avaient commencé à se multiplier dans les villes voisines, et un peu partout dans le pays. On ne savait pas si Gepetto était encore en ville ou non. Il avait mis la main sur Ubiquita, une super-héroïne qui pouvait se téléporter. Ainsi, il pouvait apparaître n’importe où.

lundi 26 juin 2017

Partie 2: Chapitre 14

            « On s’emmerde, Gepetto ! chouina Vico, qui venait de finir ses mots croisés.
— C’était marrant de faire cramer Angelure et tout… mais si on ne fait rien, ça a servi à quoi qu’on sorte de taule ? renchérit Tox.
— Vous vous ennuyez ? demanda Gepetto qui leva un sourcil. Ses compagnons ne lui avaient quasiment jamais adressé la parole. Ils s’étaient contentés de rester plantés là, à attendre on ne savait quoi.
— Ben ouais, on s’emmerde !
— Ben dans ce cas, sortez, éclatez-vous ! répondit le vieil homme.
— On… on a le droit ? Tu nous autorises ? demanda Crystal d’une voix hésitante.
— Quoi faut que je vous donne mon autorisation ? Vous me demandez mon avis quand vous allez pisser ? Sortez, volez, tuez éclatez-vous ! » grommela le marionnettiste. Les trois criminels s’échangèrent un regard circonspect, avant de chacun quitter l’appartement délabré que Gepetto avait choisi pour cachette.

mardi 13 juin 2017

Partie 2: Chapitre 13

            Mehdi avait beaucoup de mal à en croire ses yeux. Mais pourtant, elle semblait aller pour le mieux. Sarah, au parloir, affichait une mine radieuse. Elle s’était même fait légèrement couper les cheveux, et n’avait, physiquement, presque plus rien de Sarramauca. Son teint restait encore blafard, et elle gardait son rictus, mais il n’y avait plus de solitude dans son regard. C’était une femme nouvelle, ce n’était plus un monstre. Mehdi s’était inquiété pour elle, et dès qu’il a su que les visites étaient de nouveau autorisées en prison, il n’avait pas hésité une seule seconde.

lundi 29 mai 2017

Partie 2: Chapitre 12

Jean-Pierre Le Mène affichait un air hautain, plein de résolution, un air d’une gravité solennelle, celle d’un homme qui a un projet, une mission. Les caméras étaient tournées vers lui, de même que les regards de ses sympathisants qui s’étaient massés pour participer à sa conférence de presse. Le politicien avait été le seul à prendre la parole en public.

lundi 15 mai 2017

Partie 2: Chapitre 11

            Tout était gris. Les rues étaient désertes, c’était comme si la ville était endormie. Les stores étaient baissés, et rares étaient les âmes qui déambulaient sur le bitume. Quand des passants marchaient, ils avaient l’air anxieux des animaux traqués. Leurs yeux hagards se posaient partout, comme s’ils s’attendaient à être fauchés. La peur avait installé ses quartiers dans la ville, depuis l’annonce de la veille. Greg regardait par la fenêtre, plongé dans ses pensées. C’était comme s’il n’y aurait plus jamais d’espoir.

lundi 8 mai 2017

Partie 2: Chapitre 10

            « Et vous pensez quoi de Joignez l’Inutile à l’agréable ? C’est cool comme slogan, non ? demanda Wandrille.
— Non, c’est nul ! Et je t’ai dit qu’on ne voulait pas d’un slogan de merde ! grogna Tear.
— En tout cas, toi tu joins l’Inutile à au désagréable… » maugréa Wandrille dans sa barbe. La porte de l’appartement de Greg s’ouvrit, dévoilant Textil et Cuistot. Les deux venaient d’arriver et ils semblaient agités.
            « Les gars, même Rocco est arrivé à l’heure, vous foutiez quoi ? s’exclama Wandrille.
— Atchoum-Man, allume la télé ! » s’écria Cuistot.
            Sans chercher plus d’explications, Greg alluma la télévision. Une édition spéciale d’actualité était diffusée. David Pujadiste, le présentateur avait une mine sombre et sérieuse qui ne parvenait pas à cacher la lueur d’excitation qui scintillait dans son regard.

mardi 25 avril 2017

Partie 2: Chapitre 9

            Le jingle résonna. « Fréquensupers », l’émission qui permet de découvrir les supers, venait de débuter. Laurent Dévoyer, crinière blonde terne et sourire étincelant marchait dans la rue, face caméra et de sa voix claire, expliquait le programme de l’émission d’aujourd’hui.
            « Bienvenue sur Fréquensuper. Aujourd’hui une émission particulière, car les supers que nous allons rencontrer viennent de loin. Souvent moqués, mis à l’écart en raison de leurs pouvoirs un peu particuliers, les Inutiles se rebiffent, et depuis quelques temps, se rassemblent et parviennent même à réaliser quelques exploits. J’ai rencontré les mystérieux membres de la Ligue des Inutiles qui ont accepté de répondre à mes questions. Alors, imposture, ou nouveaux visages du super-héroïsme moderne ? C’est ce que nous allons déterminer avec cette interview très cosy ! » sur ces mots, le jingle se lança de nouveau.

lundi 10 avril 2017

Partie 2: Chapitre 8

Angelure ne savait pas pourquoi elle devait attaquer une épicerie, mais tout ce qui pourrait la libérer de l’emprise de Gepetto était bon à prendre. Elle fit son entrée dans les lieux et remarqua le regard concupiscent que lui avait lancé l’épicier. C’était un jeune homme qu’elle trouvait assez repoussant, avec son teint de cadavre, et cette moustache fine de pervers. Il lui lança un petit sourire et passa une langue scabreuse sur ses lèvres. Angelure répondit par un sourire éclatant. Elle allait prendre un grand plaisir à le tuer.

lundi 3 avril 2017

Partie 2 : Chapitre 7

            Angelure était frustrée. Cela faisait un moment, à présent qu’elle s’était évadée de prison aux côtés de Gepetto et d’autres types aussi peu recommandables qu’elle. Mais elle n’avait pas l’impression d’y avoir gagné au change. Gepetto, soucieux de ne pas les voir s’éparpiller, risquant de gâcher ce qu’il appelait « sa petite surprise ». Mais dans les faits, elle se sentait autant enfermée qu’en prison. La différence était que le geôlier la terrifiait mille fois plus que les gardiens assermentés par l’état.

lundi 27 mars 2017

Partie 2 : Chapitre 6

« Non, c’est une mauvaise idée ! s’exclama Tear.
— Attends, Tear, on peut peut-être en discuter, tu ne crois pas ? intervint Textil.
— Y a rien à discuter, on ne fait pas ce qu’on fait pour la gloire !
— Si je peux me permettre d’intervenir… débuta Rocco.
— Et bien tu ne peux pas, bizuth ! rétorqua Tear.
— Mais c’est vrai qu’on pourrait faire un bon usage du fric, observa Arcimboldo d’une voix hésitante.
— Il bossait avec Kratos ! S’il devient notre agent, il aura accès à toutes nos informations ! Nos identités, où nous trouver… »

lundi 20 mars 2017

Partie 2 : Chapitre 5

« Tu devrais l’appeler et t’excuser !
— Non ! s’écria Greg qui en avait assez d’écouter les jérémiades de Gilles.
— T’as toujours été un sale petit con chiant et énervant, mais là, t’es allé trop loin.
— Quoi, ça ne te fait rien de voir que Gaëlle nous regarde de haut ?
— Mais tu dis n’importe quoi ! s’écria Gilles. Puis, il lança un regard circulaire. Lui et Greg étaient dans un bar très fréquenté, et après avoir élevé la voix, ils s’étaient fait remarquer. Il baissa d’un ton et reprit : Tu dis n’importe quoi ! Et tu l’as blessée ! » Greg ouvrit de grands yeux, une fraction de seconde, puis, il se concentra sur son verre. Ces mots-là avaient eu un fort impact sur lui. Il savait qu’il avait été trop brutal envers Lumen.

lundi 6 mars 2017

Partie 2 : Chapitre 4

            C’était une attaque. La panique s’était emparée de tout le monde, alors que Armadillo, un super-criminel qui pouvait faire pousser des plaques d’écailles, comme un tatou, sur son corps, s’amusait à dévaster un quartier. Il se roulait en boule et fonçait à toute allure, démolissant les voitures sur son passage, et détruisant les murs. Il poussait des cris hystériques et des rires de dément alors qu’il détruisait tout ce qu’il pouvait sur son passage.

lundi 27 février 2017

Partie 2 : Chapitre 3

            C’était devenu tellement ennuyeux, s’était-elle dit en remettant son gant droit. En face d’elle, sa victime, en slip et marcel, était allongé au sol dans une position grotesque, les yeux ouverts, fixés vers le plafond, semblant se perdre dans la contemplation du ventilateur. Elle fit quelques pas vers la fenêtre, la lumière pâle de la lune éclairant sa silhouette. Tout cela ne l’amusait plus autant qu’avant. C’était devenu routinier. Un appel, de Devreaux, une enveloppe à récupérer avec une adresse et une photo, puis ensuite, ils avaient l’habitude de se moquer d’elle, de flirter avec elle, de ne pas la prendre au sérieux. Enfin, venait le moment où ils suppliaient. Et là, elle les touchait et c’était fini. Mais ce schéma se répétait chaque jour, et il devenait de moins en moins intéressant.

lundi 20 février 2017

Partie 2 : Chapitre 2

Sylvain n’a jamais été quelqu’un de bien. Son père le lui répétait sans cesse dans son adolescence. Tout petit déjà, Sylvain aimait faire pleurer ses camarades de classe. Devenu adolescent, il avait profité de sa croissance généreuse pour donner des coups de poings aux autres. Il avait eu des problèmes, n’avait jamais fini sa scolarité, et se trouvait trop bien pour s’insérer dans une société dans laquelle il ne voulait pas se reconnaître. Il se considérait bien meilleur que tous les autres, aussi, il avait décidé qu’il n’avait pas à se fier aux règles qui n’étaient bonne que pour les faibles. « Personne ne peut me juger. » disait-il souvent. Sauf que si, un juge pouvait le juger. Et lorsqu’il fut condamné à de la prison pour vol aggravé, il s’était fait des contacts franchement peu recommandables. Et c’était avec ces gens-là qu’il avait panifié le braquage de la banque, en pleine heure de pointe, auquel il participait, paradant fièrement avec son fusil à pompe et respirant difficilement sous son masque de clown.

lundi 13 février 2017

Partie 2 : Chapitre 1

« Vous avez déjà entendu parler de l’entropie, Jérémy ? demanda Gepetto tout en sirotant le café qui lui avait été servi dans sa cellule, au prix de nombreuses précautions.
— Non monsieur Gepetto.
— L’univers va vers le chaos. Continuellement. Au début, il y avait l’ordre, puis le big bang. Ce qu’on est, finalement, ce n’est rien de plus que des résidus d’explosion qui voyagent à toute vitesse dans un univers qui devient chaque seconde plus chaotique. Le chaos, c’est notre état naturel. Vous me suivez, Jérémy ?