lundi 27 février 2017

Partie 2 : Chapitre 3

            C’était devenu tellement ennuyeux, s’était-elle dit en remettant son gant droit. En face d’elle, sa victime, en slip et marcel, était allongé au sol dans une position grotesque, les yeux ouverts, fixés vers le plafond, semblant se perdre dans la contemplation du ventilateur. Elle fit quelques pas vers la fenêtre, la lumière pâle de la lune éclairant sa silhouette. Tout cela ne l’amusait plus autant qu’avant. C’était devenu routinier. Un appel, de Devreaux, une enveloppe à récupérer avec une adresse et une photo, puis ensuite, ils avaient l’habitude de se moquer d’elle, de flirter avec elle, de ne pas la prendre au sérieux. Enfin, venait le moment où ils suppliaient. Et là, elle les touchait et c’était fini. Mais ce schéma se répétait chaque jour, et il devenait de moins en moins intéressant.

lundi 20 février 2017

Partie 2 : Chapitre 2

Sylvain n’a jamais été quelqu’un de bien. Son père le lui répétait sans cesse dans son adolescence. Tout petit déjà, Sylvain aimait faire pleurer ses camarades de classe. Devenu adolescent, il avait profité de sa croissance généreuse pour donner des coups de poings aux autres. Il avait eu des problèmes, n’avait jamais fini sa scolarité, et se trouvait trop bien pour s’insérer dans une société dans laquelle il ne voulait pas se reconnaître. Il se considérait bien meilleur que tous les autres, aussi, il avait décidé qu’il n’avait pas à se fier aux règles qui n’étaient bonne que pour les faibles. « Personne ne peut me juger. » disait-il souvent. Sauf que si, un juge pouvait le juger. Et lorsqu’il fut condamné à de la prison pour vol aggravé, il s’était fait des contacts franchement peu recommandables. Et c’était avec ces gens-là qu’il avait panifié le braquage de la banque, en pleine heure de pointe, auquel il participait, paradant fièrement avec son fusil à pompe et respirant difficilement sous son masque de clown.

lundi 13 février 2017

Partie 2 : Chapitre 1

« Vous avez déjà entendu parler de l’entropie, Jérémy ? demanda Gepetto tout en sirotant le café qui lui avait été servi dans sa cellule, au prix de nombreuses précautions.
— Non monsieur Gepetto.
— L’univers va vers le chaos. Continuellement. Au début, il y avait l’ordre, puis le big bang. Ce qu’on est, finalement, ce n’est rien de plus que des résidus d’explosion qui voyagent à toute vitesse dans un univers qui devient chaque seconde plus chaotique. Le chaos, c’est notre état naturel. Vous me suivez, Jérémy ?