C’était
du bonheur de combattre Angelure. C’était ce que se disait Lumen. C’était là un
adversaire parfait pour elle. Angelure, de son vrai nom Angèle Tran était une
femme qui pouvait contrôler la glace et faire geler tout ce qu’elle touchait.
La Ligue des Inutiles était intervenue alors qu’elle s’était mise à transformer
tout un quartier en patinoire, causant de nombreux accidents de voitures et un
chaos indescriptible. Elle avait profité du tumulte pour piller une bijouterie.
Lumen était très heureuse de combattre Angelure, car elle s’était rendu compte
que son corps affichait plus de tolérance pour ses pouvoirs, elle avait pu se
téléporter une fois de plus, utiliser deux lasers de plus et avait même pu exploiter
les stalagmites matérialisées par son ennemie pour jouer avec la réfraction de
la lumière et tenter de nouveau trucs avec son pouvoir de vitesse luminique.
Après un combat acharné mais excitant, la Ligue des Inutiles avait triomphé, et
ses membres virent la police embarquer la criminelle avec la satisfaction du
travail bien fait.
« On
pèse dans le game ! Je vous le dis les gars ! s’écriait Gilles en
conduisant le van.
− On pèse dans le game ? T’es
sérieux, Gilles ? demanda Greg.
− Quoi, c’est ce que vous dites
aujourd’hui, les jeunes, non ? Je pèse dans le game, qu’est-ce qui se
putain d’passe ? mes gamins disent ces trucs.
− Je crois qu’il essaye de dire qu’on
est plus puissants que jamais, traduisit Cédric.
− Lumen y est pour beaucoup. Vous vous
souvenez quand on a commencé ? Aucun ne croyait en lui-même. Mais les
choses ont changé, déclara Claire.
− Ce n’est pas une raison pour se
relâcher les amis ! bien qu’elle fît des efforts pour avoir l’air
responsable, on pouvait sentir que Gaëlle exultait.
− T’es bien silencieux
Mehdi ! » observa Greg. Et en effet, Cuistot semblait noyé dans ses
pensées.
Il était
tombé amoureux il le savait, mais l’élue de son cœur était une tueuse
effrayante. Du moins, c’est ainsi qu’elle s’était présentée au monde. Lui avait
perçu l’être en souffrance enfoui dans ces couches d’horreurs, mais il savait
bien qu’ils ne seraient pas nombreux dans ce cas. Et puis, Sarramauca avait
attaqué Greg à plusieurs reprises. Il n’aimait pas cacher sa relation à ses
amis. Il était pensif, car il ne les avait jamais vu aussi unis. Et là, il se
retrouvait à leur faire des cachotteries. Pour la première fois, il se voyait
comme un traître et un égoïste. Il était déterminé à empêcher Sarramauca de
rendre des comptes à la justice. Il imaginait alors le visage de son défunt
père, figé dans une expression de déception. « Je fais ce que je
veux… » répondit-il au spectre venu de son passé. Greg le prit pour lui,
et sa mine se renfrogna.
Anima
n’était pas tranquille. Elle sentait qu’on la suivait. On était en plein jour,
mais la rue était déserte. L’impression d’être talonnée lui était fort
désagréable. Elle prit la décision de conduire la personne qui la filait dans
une ruelle qui finissait en cul de sac. Elle utiliserait alors son pouvoir pour
prendre possession de son poursuivant et le perdre ailleurs.
Dos au
mur, elle se mit à attendre, curieuse de savoir qui semblait lui en, vouloir.
Le bruit des pas se rapprochait de plus en plus. Elle n’avait donc pas rêvé, on
la suivait bien. Elle se concentra, prête à prendre possession de son
poursuivant à la première occasion. Finalement, la silhouette se détacha, et elle
reconnut son ancien camarade de la Conjuration des Etoiles. Elle garda tout de
même sa posture défensive.
« Je
peux savoir ce que tu veux, Dragon ?
− Vraiment ? Tu m’appelles par mon
alias, maintenant ?
− Sois bref, je ne veux plus rien avoir
à faire avec la Conjuration.
− Moi non plus. Ecoute, tu cours un
grave danger ! à ces mots, elle ouvrit de grands yeux.
− Qu’est-ce que ça veut dire ?
− Gravitas et Terminacop ! Ils
craignent que tu ne parles de notre petite conspiration. Ils ont évoqué la
possibilité de…Karine ! Ils pensent sérieusement à
t’éliminer ! »
Anima
poussa un soupir et prit un air résigné. Elle fit les cent pas, comme pour
digérer l’information, puis, se tournant vers Dragon, elle déclara :
« Qu’ils viennent, je suis prête
à les recevoir !
− Dans ce cas, on sera prêts ! Toi
et moi !
− Toi et moi alors…merci, Eric. »
murmura Anima.
Le matin
se levait. Fiona reboutonnait sa chemise en fredonnant une petite chansonnette.
Elle examina ensuite son joli minois à l’aide du miroir de sa coiffeuse. Elle
entortilla autour de ses doigts l’une de ses boucles blondes et se parfuma.
« Je
te prépare un café ? hurla une voix masculine venant de la cuisine.
− Je préfère un thé ! La boite est
dans le placard !
− Y a genre, un milliard de thés
différents dedans ! C’est quoi ce truc ? Thé « Puits du Dragon
impérial » ? Hé je ne touche
pas à ça moi, je ne veux pas devenir un hipster !
− Que t’es con ! – rit avec tendresse
Fiona –
Sers-moi un « Thé sous les nuages » s’il te plaît Greg !
− De mon temps, du thé vert, ça
s’appelait du « thé vert » !
− De mon temps à moi, les thés, ça a
des noms prétentieux ! Et ça coûte une blinde sans raison ! »
répondit avec facétie Fiona en dirigeant ses pas vers la cuisine.
Greg s’y
trouvait et faisait bouillir de l’eau, tout en sirotant un café. Il était sorti
un peu avant que Fiona ne se réveille pour acheter des croissants et lui
prépara un petit déjeuner dont, selon ses propres termes, elle se souviendrait
à vie.
« Vraiment ?
Dont je me souviendrai à vie ?
− Et même après !
− Pourquoi ? Ce sera si
dégueulasse que ça ? sourit-elle.
− Rigole, tiens ! S’il y’avait une
justice dans ce bas-monde, c’est moi qui aurait eu les pouvoirs de
Cuistot. » Le sourire de Fiona s’effaça lentement. Le fait d’évoquer un
autre Inutile lui rappelait sa mission. C’était comme si elle était dans une
bulle de douceur, et que celle-ci avait éclaté brutalement.
Elle
s’attabla, et Greg lui servit un verre de jus d’orange, son thé de hipster,
posa deux croissants sur un petit panier en osier et avec fierté il lui servit
sa « recette-spéciale-Greg-Gorman-piquée-à-Gordon-Ramsay-d’œufs-brouillés-à-la-crème-fraîche-avec-des-herbes-qu’elles-sont-trop-fraîches-et-ce-nom-de-plat-trop-long-pour-ce-que-c’est ».
Elle en prit une bouchée avec un peu d’appréhension, mais son visage s’éclaira.
C’était délicieux et fondant.
« Etonnée,
hein ? Je sais ça leur fait ça à toutes ! triompha Greg.
− Toutes ? taquina Fiona.
− Mouais…pas qu’il y en ait eu beaucoup
après toi, Fi.
− Dis-moi Greg, ça ne t’arrive pas de
regretter parfois, d’avoir grandi ? Quand j’étais jeune, je ne rêvais que
d’une chose : devenir adulte le plus vite possible. Aujourd’hui,
j’aimerais revenir à des jours plus simples…
− Tu sais, je n’attendais pas
grand-chose de ma vie d’adulte quand j’étais petit. Je savais que ce qui
m’attendait, c’était des pouvoirs minables, et que je serai frustré de ma vie.
Du coup, je n’attendais rien de la vie, et ça tombe bien, c’est exactement ce
qu’elle m’a donné. Au moins, pas de déception.
− Rien donné, jusqu’à la Ligue des
Inutiles ?
− Ouais…je n’y croyais pas au début.
Mais ça m’a donné une chance, tu vois ?
− Une chance d’être adulé ? De
devenir comme Kratos ?
− Non. Une chance de faire la
différence avec mes pouvoirs, une chance de me rendre utile, et de faire que
les gens se sentent plus en sécurité. C’est après tout le seul but que doivent
poursuivre les super héros, non ? »
Fiona le
regarda avec étonnement. Puis elle se rappela que Greg avait toujours été un
jeune gars taciturne, mais aussi idéaliste au fond. Elle se rendit compte
à quel point il était différent de Kratos. Greg lui faisait du bien, il lui
rappelait l’époque où tout était plus simple, l’époque où elle n’avait aucune
responsabilités, l’époque où l’homme qu’elle aimait plus que tout ne lui
demandait pas d’être complice de meurtres. Greg lui parlait, et elle se
laissait bercer par le son de sa voix…
Une
vision ! Elle voyait la ville en ruine…déserte…ce qui la frappait le plus,
c’était le ciel. Il était d’un rouge sang. Un rouge qui écrasait tout, un rouge
sombre, et menaçant. Elle en eut la chair de poule. Mais une petite étoile
sembla briller dans ce ciel uniforme. Cette étoile était faible, et sa couleur
verte lui permettait de se détacher dans le ciel. Dans tout ce rouge, cette
lueur verte était apaisante, alors elle se concentra dessus, et finalement,
elle ne vit que sa lumière.
« Hé
Fiona ! Tu vas bien ? lui demanda Greg en la prenant délicatement par
le bras.
− Ou…oui j’ai juste eu une vision…ça a
duré longtemps ?
− Non pas plus de trente
secondes… » Fiona regarda Greg. Elle s’aperçut que son t-shirt était vert,
et elle se rappela alors l’étoile dans le ciel rouge. Elle se leva, et déposa
un baiser sur les lèvres de Greg, puis l’enlaça et se blottit dans ses bras.
Greg
partit de l’appartement de Fiona. Il sifflotait. Il avait l’impression que tout
allait pour le mieux. Il vit son reflet dans une vitrine, et il se rendit
compte qu’il avait meilleure mine que jamais jusque-là. Ses pouvoirs ne lui
étaient plus honteux, il avait réalisé son rêve de devenir un super-héros, puis
Sarramauca semblait l’avoir abandonné. En plus de ça, il avait renoué des liens
avec Fiona, son amour de jeunesse. La journée s’annonçait belle. Haut dans le
ciel, le soleil luisait, et aucun nuage ne semblait être en mesure d’obscurcir
sa majesté. Il dirigea ses pas vers le logement de Michael, afin de rejoindre ses
camarades et faire le point sur leurs compétences, et un débriefing de leurs
actions sur le mois.
Marchant
à quelques pas derrière, lunettes noires chaussées, casquette sur la tête, le
suivait une silhouette féminine. Celle-ci aurait pu être n’importe quelle
femme, et même s’il s’était aperçu de sa présence, il n’est pas certain que
Greg aurait pu reconnaître Fiona qui l’avait pris en filature. Elle sentait que
Greg allait rejoindre la Ligue des Inutiles. Si elle le suivait, alors elle
saurait où frapper, elle n’aurait qu’à donner l’adresse à Kratos qui saurait
quoi faire, il préviendrait Sarramauca et…et…elle ne voulait pas penser à la
suite. Chaque pas qu’elle faisait était une trahison envers Greg. Plus
elle le suivait, plus elle prenait une part croissante dans le complot qui
devait lui coûter la vie. Et alors, elle se dégoûta elle-même.
Il
tourna à gauche suivant un long boulevard, et elle se figea. Devait-elle
continuer ? Ne ressentait-elle vraiment rien pour Greg ? Ne
pourrait-elle pas essayer de raisonner Kratos ? Ou bien ne pouvait-elle
pas lui dire d’aller se faire voir ? Après tout, elle ne lui devait rien,
à Kratos. Puis elle le vit dans son esprit. Elle vit l’image du Kratos de sa
vision, celui qui lui faisait peur. Et alors, elle se rendit compte que ce
Kratos était seul…il n’y avait rien autour de lui. Puis, elle s’aperçut
qu’aujourd’hui, Kratos était presque aussi seul que celui de sa vision. Il
s’était battu sérieusement contre Raijin qui, dans le passé, était son meilleur
ami, Dragon qui l’admirait avait quitté la Conjuration des Etoiles, de même
qu’Anima, quant à Gravitas, elle en était sûre, elle préparait un terrible coup
fourré. « Je suis la seule à rester aux cotés de Joël…et je vais rester
avec lui jusqu’à la fin… » se dit-elle comme pour se rassurer elle-même.
Elle hâta alors le pas, et rattrapa la silhouette de Greg qui entra dans un
immeuble tout à fait lambda.
Elle
resta en bas de la rue et leva la tête, espérant ne pas avoir fait d’erreur
dans l’adresse. Elle savait parfaitement que ce n’était ni l’adresse de Greg,
ni celle de Cuistot. Elle vit des gens entrer aussi dans l’immeuble peu de
temps après. Puis, au balcon apparut Greg qui discutait avec une jeune femme
blonde. Ils semblaient plaisanter, et la jeune femme fit un mouvement de la
main, juste après un bonnet ridicule en forme de tête de cochon apparut sur la
tête de Greg. Fiona s’installa dans la terrasse d’un café situé en face du
bâtiment. Elle y resta en planque un long moment, et observa. Finalement, le
garage du bâtiment s’ouvrit, libérant un van. Elle reconnut la jeune femme
blonde au volant de celui-ci, à ses côtés, un homme d’un certain âge. La
silhouette de Greg se découpa à travers l’une des vitres arrière, ainsi que
celles d’autres individus. En un clin d’œil, ils furent vêtus de leurs tenues
d’Inutiles. Fiona bondit…elle avait trouvé. Elle nota l’adresse et regarda les
noms sur l’interphone de l’immeuble. Elle bondit quand elle vit inscrit le nom
PERSEPHONE.
Terminacop
savait où habitait Anima. Il s’y rendit, incognito, sans sa tenue augmentée de
robot-flic. La porte de l’appartement était verrouillée. Il prit alors son
passe-partout, et fit sauter la serrure, en silence, le plus discrètement
possible. Il fut soulagé de constater que la porte ne grinçait pas quand il la
poussa. Regardant autour de lui, il s’assura que personne ne l’avait vu. Il
transforma alors son index droit en canon de revolver, puis entra dans
l’appartement, prenant soin de refermer la porte, toujours dans le plus grand
silence. Le logement était propre et bien rangé, le parquet ciré, et il fit
attention à ses pas, s’assurant que le bois ne grince pas sous son pied. Il
balada son doigt-canon partout où se portait son regard. Anima avait le pouvoir
de le posséder, et de faire ce qu’elle voulait de son corps. Elle pouvait même
le forcer à se suicider, si elle le voulait. Par chance, elle n’était pas du
genre cruel. Elle aurait pu faire une super-criminelle aussi mortelle et
redoutable qu’indétectable si elle avait basculé dans le côté obscur. Cela le
conforta dans l’idée qu’elle était dangereuse. Non seulement, elle pouvait
détruire les réputations de puissants héros comme Gravitas, Kratos et lui, mais
en plus, elle était potentiellement gravement mortelle.
Après
avoir fouillé l’appartement de fond en comble, il dut se rendre à l’évidence :
elle n’était plus là. Une feuille de papier sur la table attira son attention.
Il s’en approcha alors à pas de loup, puis prit la lettre en main et en lut le
contenu. « Désolé mais ta cible est dans un autre château ! Profite
bien de ta gloire, mais crains les éléments qui s’abattront sur
toi ! »
L’écriture
de Karine. Terminacop poussa un petit ricanement, en se grattant les cheveux.
Puis, il prit son téléphone portable.
« Gravitas ? Elle a disparu.
Ouais, Dragon n’a pas perdu de temps…là elle nous menace, mais elle va
probablement se faire petite un long moment…On fait quoi ?
− C’est évident, on attend. Anima ne
sera pas un problème pour le moment. Le mieux c’est d’observer ce que fera
Kratos et d’agir vite, répondit Gravitas.
− On sort de ce merdier, on fait
plonger Kratos…il ne va pas rester grand-chose de la Conjuration.
− Ne t’en fais pas, on s’en remettra…on
s’en remet toujours… »
Le soir
même, Fiona hésitait devant son téléphone portable. Elle avait localisé le
repaire de la Ligue des Inutiles, et se demandait à présent si elle devait
vraiment sauter le pas. Greg avait essayé de l’appeler dans l’après-midi, mais
elle n’avait pas répondu. Elle se sentait triste, lasse et vide. Si elle
appelait Kratos, elle trahissait Greg et signait son arrêt de mort, si elle ne
l’appelait pas, alors elle serait l’ultime personne à trahir Kratos, et elle
avait très peur de ce que cela pourrait engendrer chez le Super-héros. Elle
était à présent certaine que le Kratos de sa vision puisait sa colère et son
désespoir dans la solitude et la trahison. Ce fut la décision la plus difficile
de sa vie. Elle aimait les deux. Greg lui rappelait des jours plus simples, et
elle se sentait bien à ses côtés, mais Kratos, c’était pour elle l’homme idéal.
Elle sentait qu’avec lui, rien ne lui serait impossible, et que tant qu’il
serait là, elle pouvait se permettre de vivre dans une certaine
insouciance…Kratos ferait mentir toutes ses terribles visions du futur, et
créerait un avenir meilleur.
Kratos,
Greg, son cœur continuait à balancer, mais sa main s’empara du téléphone
portable. Elle prit une profonde inspiration, et fit glisser son doigt sur
l’écran, pour faire défiler les noms du répertoire. Le nom de Greg Gorman et
son numéro apparurent au centre de l’écran. Elle posa un doigt hésitant sur le
nom, puis, après un soupir, elle fit glisser son doigt vers le haut, jusqu’à
arriver au numéro de Joël Pinker. Une autre inspiration, puis elle pressa sur
l’écran comme sur un bouton.
« Hey
Fiona ma belle, salut, c’est Wandrille ! Ça roule ma poule ?
− Dis-moi, Wandrille, Joël est
disponible ?
− Il est très occupé chérie, je suis
désolé !
− Dis-lui que c’est par rapport à ce
qu’il m’a demandé, tu verras, ça le convaincra de lâcher la pute qu’il tient
dans ses bras une minute pour venir me parler, rétorqua plus sèchement qu’elle
aurait cru, Fiona.
− Euh…OK une minute…répondit d’une voix
interloquée Wandrille.
− Fiona ? C’est à quel
sujet ? demanda la voix de Kratos. Au fond, Fiona pouvait entendre les
rires d’une femme, elle en pâlit de rage froide.
− J’ai l’adresse de la
Ligue des Inutiles. Je sais où les trouver.
− Super Fiona ! C’est
pour ça que je t’aime ! Fiona rit jaune, elle savait que Kratos avait une
libido très active et qu’il ne se gênait pas pour mettre de très nombreuses
filles dans son lit. Mais ce soir-là, cela l’énervait particulièrement.
− Attends Kratos…ce n’est
pas tout. Je ne suis pas sûr, mais je crois que la Ligue des Inutiles est liée
à Michael Perséphone.
− Merde…alors je n’ai pas halluciné
ce soir-là…il était vraiment là…
− Tu crois que ça pourrait
poser des problèmes ?
− Va savoir…ce mec est
imprévisible. Hé…Fiona…Tu as fait ce qu’il fallait faire.
− Je t’aime.
− Je t’aime encore
plus. »
Une fois qu’elle eut raccroché, elle envoya par message
l’adresse du repaire de la Ligue des Inutiles. Puis, d’un geste rageur, elle
lança dans un cri de frustration son portable contre le mur, le fracassant en
morceaux. Puis, elle regarda son reflet dans la vitre qui donnait sur la rue
éclairée par les néons des lampadaires. Son reflet, translucide, lui renvoyait
une image fantomatique d’elle-même, elle se trouva des traits tirés et
soucieux. Elle avait plus mauvaise mine que jamais jusqu’alors.
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