lundi 20 juin 2016

Chapitre 28

            C’était du bonheur de combattre Angelure. C’était ce que se disait Lumen. C’était là un adversaire parfait pour elle. Angelure, de son vrai nom Angèle Tran était une femme qui pouvait contrôler la glace et faire geler tout ce qu’elle touchait. La Ligue des Inutiles était intervenue alors qu’elle s’était mise à transformer tout un quartier en patinoire, causant de nombreux accidents de voitures et un chaos indescriptible. Elle avait profité du tumulte pour piller une bijouterie. Lumen était très heureuse de combattre Angelure, car elle s’était rendu compte que son corps affichait plus de tolérance pour ses pouvoirs, elle avait pu se téléporter une fois de plus, utiliser deux lasers de plus et avait même pu exploiter les stalagmites matérialisées par son ennemie pour jouer avec la réfraction de la lumière et tenter de nouveau trucs avec son pouvoir de vitesse luminique. Après un combat acharné mais excitant, la Ligue des Inutiles avait triomphé, et ses membres virent la police embarquer la criminelle avec la satisfaction du travail bien fait.


            « On pèse dans le game ! Je vous le dis les gars ! s’écriait Gilles en conduisant le van.
− On pèse dans le game ? T’es sérieux, Gilles ? demanda Greg.
− Quoi, c’est ce que vous dites aujourd’hui, les jeunes, non ? Je pèse dans le game, qu’est-ce qui se putain d’passe ? mes gamins disent ces trucs.
− Je crois qu’il essaye de dire qu’on est plus puissants que jamais, traduisit Cédric.
− Lumen y est pour beaucoup. Vous vous souvenez quand on a commencé ? Aucun ne croyait en lui-même. Mais les choses ont changé, déclara Claire.
− Ce n’est pas une raison pour se relâcher les amis ! bien qu’elle fît des efforts pour avoir l’air responsable, on pouvait sentir que Gaëlle exultait.
− T’es bien silencieux Mehdi ! » observa Greg. Et en effet, Cuistot semblait noyé dans ses pensées.
            Il était tombé amoureux il le savait, mais l’élue de son cœur était une tueuse effrayante. Du moins, c’est ainsi qu’elle s’était présentée au monde. Lui avait perçu l’être en souffrance enfoui dans ces couches d’horreurs, mais il savait bien qu’ils ne seraient pas nombreux dans ce cas. Et puis, Sarramauca avait attaqué Greg à plusieurs reprises. Il n’aimait pas cacher sa relation à ses amis. Il était pensif, car il ne les avait jamais vu aussi unis. Et là, il se retrouvait à leur faire des cachotteries. Pour la première fois, il se voyait comme un traître et un égoïste. Il était déterminé à empêcher Sarramauca de rendre des comptes à la justice. Il imaginait alors le visage de son défunt père, figé dans une expression de déception. « Je fais ce que je veux… » répondit-il au spectre venu de son passé. Greg le prit pour lui, et sa mine se renfrogna.

            Anima n’était pas tranquille. Elle sentait qu’on la suivait. On était en plein jour, mais la rue était déserte. L’impression d’être talonnée lui était fort désagréable. Elle prit la décision de conduire la personne qui la filait dans une ruelle qui finissait en cul de sac. Elle utiliserait alors son pouvoir pour prendre possession de son poursuivant et le perdre ailleurs.
            Dos au mur, elle se mit à attendre, curieuse de savoir qui semblait lui en, vouloir. Le bruit des pas se rapprochait de plus en plus. Elle n’avait donc pas rêvé, on la suivait bien. Elle se concentra, prête à prendre possession de son poursuivant à la première occasion. Finalement, la silhouette se détacha, et elle reconnut son ancien camarade de la Conjuration des Etoiles. Elle garda tout de même sa posture défensive.
            « Je peux savoir ce que tu veux, Dragon ?
− Vraiment ? Tu m’appelles par mon alias, maintenant ?
− Sois bref, je ne veux plus rien avoir à faire avec la Conjuration.
− Moi non plus. Ecoute, tu cours un grave danger ! à ces mots, elle ouvrit de grands yeux.
− Qu’est-ce que ça veut dire ?
− Gravitas et Terminacop ! Ils craignent que tu ne parles de notre petite conspiration. Ils ont évoqué la possibilité de…Karine ! Ils pensent sérieusement à t’éliminer ! »
            Anima poussa un soupir et prit un air résigné. Elle fit les cent pas, comme pour digérer l’information, puis, se tournant vers Dragon, elle déclara :
« Qu’ils viennent, je suis prête à les recevoir !
− Dans ce cas, on sera prêts ! Toi et moi !
− Toi et moi alors…merci, Eric. » murmura Anima.

            Le matin se levait. Fiona reboutonnait sa chemise en fredonnant une petite chansonnette. Elle examina ensuite son joli minois à l’aide du miroir de sa coiffeuse. Elle entortilla autour de ses doigts l’une de ses boucles blondes et se parfuma.
            « Je te prépare un café ? hurla une voix masculine venant de la cuisine. 
− Je préfère un thé ! La boite est dans le placard !
− Y a genre, un milliard de thés différents dedans ! C’est quoi ce truc ? Thé « Puits du Dragon impérial » ?  Hé je ne touche pas à ça moi, je ne veux pas devenir un hipster !
− Que t’es con ! – rit avec tendresse Fiona – Sers-moi un « Thé sous les nuages » s’il te plaît Greg !
− De mon temps, du thé vert, ça s’appelait du « thé vert » !
− De mon temps à moi, les thés, ça a des noms prétentieux ! Et ça coûte une blinde sans raison ! » répondit avec facétie Fiona en dirigeant ses pas vers la cuisine.
            Greg s’y trouvait et faisait bouillir de l’eau, tout en sirotant un café. Il était sorti un peu avant que Fiona ne se réveille pour acheter des croissants et lui prépara un petit déjeuner dont, selon ses propres termes, elle se souviendrait à vie.
            « Vraiment ? Dont je me souviendrai à vie ?
− Et même après !
− Pourquoi ? Ce sera si dégueulasse que ça ? sourit-elle.
− Rigole, tiens ! S’il y’avait une justice dans ce bas-monde, c’est moi qui aurait eu les pouvoirs de Cuistot. » Le sourire de Fiona s’effaça lentement. Le fait d’évoquer un autre Inutile lui rappelait sa mission. C’était comme si elle était dans une bulle de douceur, et que celle-ci avait éclaté brutalement.
            Elle s’attabla, et Greg lui servit un verre de jus d’orange, son thé de hipster, posa deux croissants sur un petit panier en osier et avec fierté il lui servit sa « recette-spéciale-Greg-Gorman-piquée-à-Gordon-Ramsay-d’œufs-brouillés-à-la-crème-fraîche-avec-des-herbes-qu’elles-sont-trop-fraîches-et-ce-nom-de-plat-trop-long-pour-ce-que-c’est ». Elle en prit une bouchée avec un peu d’appréhension, mais son visage s’éclaira. C’était délicieux et fondant.
            « Etonnée, hein ? Je sais ça leur fait ça à toutes ! triompha Greg.
− Toutes ? taquina Fiona.
− Mouais…pas qu’il y en ait eu beaucoup après toi, Fi.
− Dis-moi Greg, ça ne t’arrive pas de regretter parfois, d’avoir grandi ? Quand j’étais jeune, je ne rêvais que d’une chose : devenir adulte le plus vite possible. Aujourd’hui, j’aimerais revenir à des jours plus simples…
− Tu sais, je n’attendais pas grand-chose de ma vie d’adulte quand j’étais petit. Je savais que ce qui m’attendait, c’était des pouvoirs minables, et que je serai frustré de ma vie. Du coup, je n’attendais rien de la vie, et ça tombe bien, c’est exactement ce qu’elle m’a donné. Au moins, pas de déception.
− Rien donné, jusqu’à la Ligue des Inutiles ?
− Ouais…je n’y croyais pas au début. Mais ça m’a donné une chance, tu vois ?
− Une chance d’être adulé ? De devenir comme Kratos ?
− Non. Une chance de faire la différence avec mes pouvoirs, une chance de me rendre utile, et de faire que les gens se sentent plus en sécurité. C’est après tout le seul but que doivent poursuivre les super héros, non ? »
            Fiona le regarda avec étonnement. Puis elle se rappela que Greg avait toujours été un jeune gars taciturne, mais aussi idéaliste au fond. Elle se rendit compte à quel point il était différent de Kratos. Greg lui faisait du bien, il lui rappelait l’époque où tout était plus simple, l’époque où elle n’avait aucune responsabilités, l’époque où l’homme qu’elle aimait plus que tout ne lui demandait pas d’être complice de meurtres. Greg lui parlait, et elle se laissait bercer par le son de sa voix…
            Une vision ! Elle voyait la ville en ruine…déserte…ce qui la frappait le plus, c’était le ciel. Il était d’un rouge sang. Un rouge qui écrasait tout, un rouge sombre, et menaçant. Elle en eut la chair de poule. Mais une petite étoile sembla briller dans ce ciel uniforme. Cette étoile était faible, et sa couleur verte lui permettait de se détacher dans le ciel. Dans tout ce rouge, cette lueur verte était apaisante, alors elle se concentra dessus, et finalement, elle ne vit que sa lumière.
            « Hé Fiona ! Tu vas bien ? lui demanda Greg en la prenant délicatement par le bras.
− Ou…oui j’ai juste eu une vision…ça a duré longtemps ?
− Non pas plus de trente secondes… » Fiona regarda Greg. Elle s’aperçut que son t-shirt était vert, et elle se rappela alors l’étoile dans le ciel rouge. Elle se leva, et déposa un baiser sur les lèvres de Greg, puis l’enlaça et se blottit dans ses bras.

            Greg partit de l’appartement de Fiona. Il sifflotait. Il avait l’impression que tout allait pour le mieux. Il vit son reflet dans une vitrine, et il se rendit compte qu’il avait meilleure mine que jamais jusque-là. Ses pouvoirs ne lui étaient plus honteux, il avait réalisé son rêve de devenir un super-héros, puis Sarramauca semblait l’avoir abandonné. En plus de ça, il avait renoué des liens avec Fiona, son amour de jeunesse. La journée s’annonçait belle. Haut dans le ciel, le soleil luisait, et aucun nuage ne semblait être en mesure d’obscurcir sa majesté. Il dirigea ses pas vers le logement de Michael, afin de rejoindre ses camarades et faire le point sur leurs compétences, et un débriefing de leurs actions sur le mois.
            Marchant à quelques pas derrière, lunettes noires chaussées, casquette sur la tête, le suivait une silhouette féminine. Celle-ci aurait pu être n’importe quelle femme, et même s’il s’était aperçu de sa présence, il n’est pas certain que Greg aurait pu reconnaître Fiona qui l’avait pris en filature. Elle sentait que Greg allait rejoindre la Ligue des Inutiles. Si elle le suivait, alors elle saurait où frapper, elle n’aurait qu’à donner l’adresse à Kratos qui saurait quoi faire, il préviendrait Sarramauca et…et…elle ne voulait pas penser à la suite. Chaque pas qu’elle faisait était une trahison envers Greg. Plus elle le suivait, plus elle prenait une part croissante dans le complot qui devait lui coûter la vie. Et alors, elle se dégoûta elle-même.
            Il tourna à gauche suivant un long boulevard, et elle se figea. Devait-elle continuer ? Ne ressentait-elle vraiment rien pour Greg ? Ne pourrait-elle pas essayer de raisonner Kratos ? Ou bien ne pouvait-elle pas lui dire d’aller se faire voir ? Après tout, elle ne lui devait rien, à Kratos. Puis elle le vit dans son esprit. Elle vit l’image du Kratos de sa vision, celui qui lui faisait peur. Et alors, elle se rendit compte que ce Kratos était seul…il n’y avait rien autour de lui. Puis, elle s’aperçut qu’aujourd’hui, Kratos était presque aussi seul que celui de sa vision. Il s’était battu sérieusement contre Raijin qui, dans le passé, était son meilleur ami, Dragon qui l’admirait avait quitté la Conjuration des Etoiles, de même qu’Anima, quant à Gravitas, elle en était sûre, elle préparait un terrible coup fourré. « Je suis la seule à rester aux cotés de Joël…et je vais rester avec lui jusqu’à la fin… » se dit-elle comme pour se rassurer elle-même. Elle hâta alors le pas, et rattrapa la silhouette de Greg qui entra dans un immeuble tout à fait lambda.
            Elle resta en bas de la rue et leva la tête, espérant ne pas avoir fait d’erreur dans l’adresse. Elle savait parfaitement que ce n’était ni l’adresse de Greg, ni celle de Cuistot. Elle vit des gens entrer aussi dans l’immeuble peu de temps après. Puis, au balcon apparut Greg qui discutait avec une jeune femme blonde. Ils semblaient plaisanter, et la jeune femme fit un mouvement de la main, juste après un bonnet ridicule en forme de tête de cochon apparut sur la tête de Greg. Fiona s’installa dans la terrasse d’un café situé en face du bâtiment. Elle y resta en planque un long moment, et observa. Finalement, le garage du bâtiment s’ouvrit, libérant un van. Elle reconnut la jeune femme blonde au volant de celui-ci, à ses côtés, un homme d’un certain âge. La silhouette de Greg se découpa à travers l’une des vitres arrière, ainsi que celles d’autres individus. En un clin d’œil, ils furent vêtus de leurs tenues d’Inutiles. Fiona bondit…elle avait trouvé. Elle nota l’adresse et regarda les noms sur l’interphone de l’immeuble. Elle bondit quand elle vit inscrit le nom PERSEPHONE.

            Terminacop savait où habitait Anima. Il s’y rendit, incognito, sans sa tenue augmentée de robot-flic. La porte de l’appartement était verrouillée. Il prit alors son passe-partout, et fit sauter la serrure, en silence, le plus discrètement possible. Il fut soulagé de constater que la porte ne grinçait pas quand il la poussa. Regardant autour de lui, il s’assura que personne ne l’avait vu. Il transforma alors son index droit en canon de revolver, puis entra dans l’appartement, prenant soin de refermer la porte, toujours dans le plus grand silence. Le logement était propre et bien rangé, le parquet ciré, et il fit attention à ses pas, s’assurant que le bois ne grince pas sous son pied. Il balada son doigt-canon partout où se portait son regard. Anima avait le pouvoir de le posséder, et de faire ce qu’elle voulait de son corps. Elle pouvait même le forcer à se suicider, si elle le voulait. Par chance, elle n’était pas du genre cruel. Elle aurait pu faire une super-criminelle aussi mortelle et redoutable qu’indétectable si elle avait basculé dans le côté obscur. Cela le conforta dans l’idée qu’elle était dangereuse. Non seulement, elle pouvait détruire les réputations de puissants héros comme Gravitas, Kratos et lui, mais en plus, elle était potentiellement gravement mortelle.
            Après avoir fouillé l’appartement de fond en comble, il dut se rendre à l’évidence : elle n’était plus là. Une feuille de papier sur la table attira son attention. Il s’en approcha alors à pas de loup, puis prit la lettre en main et en lut le contenu. « Désolé mais ta cible est dans un autre château ! Profite bien de ta gloire, mais crains les éléments qui s’abattront sur toi ! »
            L’écriture de Karine. Terminacop poussa un petit ricanement, en se grattant les cheveux. Puis, il prit son téléphone portable.
« Gravitas ? Elle a disparu. Ouais, Dragon n’a pas perdu de temps…là elle nous menace, mais elle va probablement se faire petite un long moment…On fait quoi ?
− C’est évident, on attend. Anima ne sera pas un problème pour le moment. Le mieux c’est d’observer ce que fera Kratos et d’agir vite, répondit Gravitas.
− On sort de ce merdier, on fait plonger Kratos…il ne va pas rester grand-chose de la Conjuration.
− Ne t’en fais pas, on s’en remettra…on s’en remet toujours… »

            Le soir même, Fiona hésitait devant son téléphone portable. Elle avait localisé le repaire de la Ligue des Inutiles, et se demandait à présent si elle devait vraiment sauter le pas. Greg avait essayé de l’appeler dans l’après-midi, mais elle n’avait pas répondu. Elle se sentait triste, lasse et vide. Si elle appelait Kratos, elle trahissait Greg et signait son arrêt de mort, si elle ne l’appelait pas, alors elle serait l’ultime personne à trahir Kratos, et elle avait très peur de ce que cela pourrait engendrer chez le Super-héros. Elle était à présent certaine que le Kratos de sa vision puisait sa colère et son désespoir dans la solitude et la trahison. Ce fut la décision la plus difficile de sa vie. Elle aimait les deux. Greg lui rappelait des jours plus simples, et elle se sentait bien à ses côtés, mais Kratos, c’était pour elle l’homme idéal. Elle sentait qu’avec lui, rien ne lui serait impossible, et que tant qu’il serait là, elle pouvait se permettre de vivre dans une certaine insouciance…Kratos ferait mentir toutes ses terribles visions du futur, et créerait un avenir meilleur.
            Kratos, Greg, son cœur continuait à balancer, mais sa main s’empara du téléphone portable. Elle prit une profonde inspiration, et fit glisser son doigt sur l’écran, pour faire défiler les noms du répertoire. Le nom de Greg Gorman et son numéro apparurent au centre de l’écran. Elle posa un doigt hésitant sur le nom, puis, après un soupir, elle fit glisser son doigt vers le haut, jusqu’à arriver au numéro de Joël Pinker. Une autre inspiration, puis elle pressa sur l’écran comme sur un bouton.
            « Hey Fiona ma belle, salut, c’est Wandrille ! Ça roule ma poule ?
− Dis-moi, Wandrille, Joël est disponible ?
− Il est très occupé chérie, je suis désolé !
− Dis-lui que c’est par rapport à ce qu’il m’a demandé, tu verras, ça le convaincra de lâcher la pute qu’il tient dans ses bras une minute pour venir me parler, rétorqua plus sèchement qu’elle aurait cru, Fiona.
− Euh…OK une minute…répondit d’une voix interloquée Wandrille.
− Fiona ? C’est à quel sujet ? demanda la voix de Kratos. Au fond, Fiona pouvait entendre les rires d’une femme, elle en pâlit de rage froide.
− J’ai l’adresse de la Ligue des Inutiles. Je sais où les trouver.
− Super Fiona ! C’est pour ça que je t’aime ! Fiona rit jaune, elle savait que Kratos avait une libido très active et qu’il ne se gênait pas pour mettre de très nombreuses filles dans son lit. Mais ce soir-là, cela l’énervait particulièrement.
− Attends Kratos…ce n’est pas tout. Je ne suis pas sûr, mais je crois que la Ligue des Inutiles est liée à Michael Perséphone.
− Merde…alors je n’ai pas halluciné ce soir-là…il était vraiment là…
− Tu crois que ça pourrait poser des problèmes ?
− Va savoir…ce mec est imprévisible. Hé…Fiona…Tu as fait ce qu’il fallait faire.
− Je t’aime.
− Je t’aime encore plus. »

            Une fois qu’elle eut raccroché, elle envoya par message l’adresse du repaire de la Ligue des Inutiles. Puis, d’un geste rageur, elle lança dans un cri de frustration son portable contre le mur, le fracassant en morceaux. Puis, elle regarda son reflet dans la vitre qui donnait sur la rue éclairée par les néons des lampadaires. Son reflet, translucide, lui renvoyait une image fantomatique d’elle-même, elle se trouva des traits tirés et soucieux. Elle avait plus mauvaise mine que jamais jusqu’alors.

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