lundi 18 juillet 2016

Chapitre 32

            Sarramauca se débattit, tentant de retirer son bâillon. Deux membres de la Conjuration des étoiles venaient de faire leur apparition, cela ne pouvait rien présager de bon. Elle devait faire vite et se débarrasser des importuns qui venaient de faire leur apparition. Claire jeta un œil à tous ses compagnons qui étaient en proie aux affres de la terreur la plus pure, puis elle constata avec soulagement que Cuistot ne semblait pas blessé. Il fallait faire vite pour libérer ses camarades. 

            « Je la tiens bien ! Tu peux y aller, Terminacop !
− Une bastos dans le crâne et on sauve la mise de tout le monde. » répondit Terminacop qui n’avait pas oublié que c’était lui qui avait fait sortir Sarramauca de sa cellule. Il visa rapidement et fit feu. La balle traversa la pièce, volant à toute allure vers la tête de Sarramauca qui était immobilisée par la gravité de Gravitas. Celle-ci émit un grognement de rage et de désespoir.
            CLANG ! C’est le bruit que fit la balle quand elle heurta la main de Cuistot, transformée en lourd couvercle de fonte. Il s’en servit comme d’un bouclier pour protéger Sarramauca. Sous son casque, Terminacop étouffait de rage.
            « Je peux savoir à quoi tu joues, Couteau-man ? J’allais l’avoir !
− Personne ne lui fera de mal ! Pas tant que je vivrai ! répliqua Cuistot.
− Je ne sais pas si tu as remarqué, mais elle est en train de tous vous attaquer. Vous allez tous mourir si on ne fait rien !
− Sarramauca n’est pas une tueuse !
− Les familles de ses victimes ne seraient probablement pas d’accord avec toi, rétorqua Gravitas.
− Je sais ce qu’elle a fait dans le passé ! Et je sais qu’elle va devoir vivre avec le poids de la culpabilité ! Mais je sais aussi qu’elle a changé, et qu’elle est quelqu’un de bien ! Si vous voulez lui faire du mal, il faudra m’éliminer ! » ayant prononcé ces mots, Cuistot transforma ses doigts en couteau et se posta devant Sarramauca dans une attitude protectrice. Terminacop et Gravitas s’échangèrent un regard incrédule, et cherchèrent chez Textil une explication qui devait ne jamais arriver.

            Cassandre était entre deux consultations quand son attention se reporta sur la télé qui égrenait en boucle des informations. Elle reconnut l’immeuble dans lequel habitait Michael Perséphone. Elle s’empara d’une télécommande et augmenta le son.
            « Selon une source anonyme, ce bâtiment abriterait le quartier général de la Ligue des Inutiles, ce petit groupe qui a défrayé la chronique récemment en parvenant à se défaire de puissants adversaires. La Ligue des Inutiles est aujourd’hui reconnue par la communauté « Inutile » comme étant le porte-étendard de la reconnaissance des potentiels de chacun… » Cassandre eut un mauvais pressentiment. Tous les héros dans la salle d’attente se mirent à murmurer à l’unisson, donnant naissance à des conversations inintelligibles.
            « Il semblerait que Sarramauca serait en ce moment-même présente à l’intérieur de ce building, et qu’elle s’en prenne à la Ligue des Inutiles, toujours selon notre mystérieuse source. Il va de soi que cela pose la question de la pertinence de cette fameuse rumeur née sur les réseaux sociaux pointant du doigt le super héros Kratos, accusé d’avoir conspiré, de se servir de Sarramauca pour anéantir le groupe.
− Un élément troublant étant que la rumeur avait plus ou moins prévu une attaque de Sarramauca contre la Ligue des Inutiles au cours de cette semaine, n’est-ce pas ? demanda la présentatrice du JT.
− C’est effectivement un élément qui pose question, et il va sans dire que nous sommes tous suspendus aux lèvres de Kratos qui, je le rappelle, a déjà plus tôt dans la semaine, nié toute implication dans un quelconque projet de ce genre » répondit l’envoyé spécial.
            Cassandre éteignit la télévision et jeta la télécommande de rage, ignorant les cris désapprobateurs des héros venus la consulter. Elle prit son manteau qu’elle passa par-dessus sa tenue d’oracle. « Barrez-vous tous, je ne fais plus de consultations aujourd’hui ! » se contenta-t-elle de dire avant de passer la porte. Elle se mit à maudire Gravitas. Elle avait finement joué son coup.

            Sarramauca parvint à retirer son bâillon et, regardant avec rage Terminacop, elle voulut ouvrir la bouche pour lui parler, afin de le faire plonger dans un univers de cauchemars, mais un nouveau bâillon plus serré encore apparut, sous l’impulsion de Textil. Gravitas immobilisa Cuistot en usant de ses pouvoirs pour alourdir la pression autour de lui. Il vit que tandis que Sarramauca se débattait, Terminacop préparait des tirs en rafale, ses bras s’étant changés en fusils mitrailleurs. Il était cloué au sol, mais il ne voulait pas assister impuissant au meurtre de Sarah. Alors, puisant dans ses ressources, et malgré le poids écrasant de la gravité autour de lui, il parvint à se relever, et sur des jambes chancelantes, il avança jusqu’à Sarramauca et fit apparaître au bout de chacun de ses doigts des couvercles. Il était toujours sous l’effet de la gravité, ses couvercles lui paraissaient horriblement lourds, et il eut l’impression que ses doigts allaient tomber. Mais il tint bon, malgré la difficulté, malgré le choc des balles s’écrasant contre ses couvercles en inox. La rafale lui sembla durer une éternité. Les couvercles lui pesèrent de plus en plus, au point de faire lâcher sa garde à Cuistot. Une balle vint alors le frapper à l’épaule.
            Sarramauca se figea. Elle avait vu la balle ressortir de l’épaule gauche de Cuistot, dans un nuage ensanglanté. La tenue blanche du héros se tâcha petit à petit de rouge. Lui restait immobile, les bras ouverts. Textil cria son nom. La douleur avait mis du temps à s’installer, mais elle vint, le faisant trembler. Il serra les dents.
            « Tombe. Tu ne peux rien faire de plus ! s’écria Terminacop.
− Un héros n’a pas à protéger une tueuse comme elle ! ajouta Gravitas qui maugréait intérieurement contre Terminacop qui avait selon elle faire une grave erreur en blessant un Inutile.
− Je me fous bien d’être un héros…l’essentiel, c’est que je sois SON héros…c’est pour ça que je ne peux pas tomber…même si tu me cribles de balles, même si tu me mets des milliers de G de pression, je resterai debout jusqu’à ce que ma Sarramauca soit sauve… »
            Textil vit alors des larmes couler le long des joues de Sarramauca. Elle avait toujours cru que la super-vilaine avait calculé sa relation avec Mehdi. Mais ces larmes lui semblaient être naturelles, c’étaient les larmes de quelqu’un qui voit l’être aimé blessé. Elle en fut troublée.

            Sarramauca était entré dans une rage folle, elle n’avait pas pu supporter de voir Mehdi être blessé. Avec une force surhumaine, elle déchira son bâillon et, la bouche tordue dans une expression de colère totale, elle poussa un hurlement terrible, qui détruisit les fenêtres de l’immeuble. Gravitas ne put que lâcher deux mots alors qu’elle comprenait ce qui venait de se passer : « Oh merde… »
            Textil se revit en l’air, tenant en équilibre précaire sur une corniche. Elle poussa un cri quand elle regarda en contrebas. Elle avait l’impression de voir le monde entier s’étaler quelques kilomètres sous ses pieds. Une ombre la recouvrit et elle reconnut la silhouette de Kratos. Il l’attrapa par les cheveux et la lâcha, et ses hurlements redoublèrent d’intensité alors qu’elle tombait.

            Cuistot comprima sa blessure, et constata que le cri de Sarramauca n’avait pas eu d’effet sur lui. Il reprit ses esprits, et vit Sarramauca concentrer ses forces sur Gravitas et Terminacop qui étaient en train de convulser. Elle allait les faire mourir de peur.
            « Sarah ! Arrête ! Il est encore temps ! s’écria-t-il.
− Non ! C’est fini, Med ! C’est fini ! Je suis un monstre ! Je dois faire ce que tout monstre doit faire ! Tu comprends ?
− Tu n’es pas un monstre ! Tu es la femme que j’aime !
− ARRÊTE ! JE NE SUIS PAS UNE FEMME ! JE SUIS LA PEUR ! JE SUIS CELLE QUI TISSE LES CAUCHEMARS ! JE SUIS CELLE QUI VA TOUT ASPIRER DANS UN TOURBILLON DE TENEBR…ATCHOUM ! » il y eut un long silence. Son éternuement avait tranché nette la voix effrayante de Sarramauca.
            Cuistot n’osait pas y croire. Pourtant, cet éternuement n’était pas un simple éternuement. Parmi les individus prostrés de peur, un seul s’était relevé. Atchoum-man, dans sa tenue verte était sorti de ses cauchemars. Mehdi se rendit compte que c’était logique. Tout comme lui, Greg avait eu souvent la visite de Sarramauca. Tout comme lui, il avait eu l’occasion de s’accoutumer au pouvoir de Sarah. Il avait pu vaincre sa peur.
            « Tch…je suis Atchoum-man, un Super-héros…il n’y a pas moyen que je ne parvienne pas à sauver les gens ! déclara-t-il d’une voix boudeuse.
− Atchoum-man…laissa échapper dans un soupir de soulagement Cuistot.
− Tu t’es habitué à mon pouvoir ? lança Sarramauca incrédule.
− Quand on te voit, tu n’es pas si effrayante. Maintenant tu vas libérer tous ces gens… » se contenta de répondre Atchoum-man. Puis, claquant plusieurs fois des doigts, il fit éternuer à répétition Sarramauca. Elle perdit sa concentration, ainsi que l’emprise qu’elle avait sur ses victimes.
            Tout le monde était comme sorti d’un cauchemar. Certains tremblaient encore de tous leurs membres. Sarramauca voulut ouvrir la bouche, mais Atchoum-man la fit éternuer. « Ton pouvoir n’aura plus aucun effet sur moi ! Et je peux annuler tes tentatives, alors tu devrais garder ton calme ! » Sarramauca savait que tout était fini. Seule contre tous, elle n’aurait pas la moindre chance. Textil s’éclaircit la voix.
            « Tu vas tout nous dire, Sarramauca. Puisque ta voix n’a aucun effet sur Atchoum-man et Cuistot, tu vas leur répondre et ils nous transmettront tes réponses. C’est clair ? Travailles-tu avec Cassandre ?
− Elle dit : pas seulement Cassandre…avait retranscrit Greg avec une boule dans la gorge. 
− Kratos ? demanda alors Textil attirant à elle les regards de tous les Inutiles.
− Elle dit que Kratos l’a obligée…au début il l’a menacée…elle avait peur de lui. Elle a essayé de se rebeller, mais Kratos a passé un marché. Si elle nous attaquait alors…je…Sarah…
− Alors quoi Cuistot ? Ne nous laisse pas languir comme ça ! pesta Tear.
− …Si elle nous attaquait…j’avais le droit de survivre. Sinon, Kratos nous attaquait tous.
− Mais pourquoi Kratos voudrait-il notre mort ? demanda Arcimboldo.
− C’est parce qu’il craignait que vous ne marchiez sur ses plates-bandes. A ses yeux vous êtes de la concurrence, des outsiders, et vous êtes en travers de son chemin, expliqua Gravitas.
− C’est Kratos qui t’a fait sortir ? » demanda Lumen. Pour toute réponse, Sarramauca pointa du doigt Terminacop qui poussa un grognement.

            Cassandre arriva au même moment que Kratos qui entra en trombe dans l’immeuble par la fenêtre, dévastant la façade. Les journalistes qui se tenaient là se couvrirent la tête avec les mains pour se protéger des débris qui tombaient du ciel. « Merde…merde ! C’est mauvais ! » cracha Cassandre en s’approchant de l’entrée de l’immeuble, jouant des coudes pour se frayer un chemin dans l’océan de journalistes.
            Dans l’appartement, tout le monde fut soufflé par l’arrivée fracassante de Kratos. Il lévitait, derrière le dos de Sarramauca qui resta tétanisée d’effroi. Puis il promena un regard autour de l’assemblée, et fit bien des efforts pour dissimuler sa stupéfaction de voir Textil bien vivante. Il posa sa main sur l’épaule de Sarramauca et dit : « Ne vous en faites pas, le Héros vient vous sauver. » avant de jeter Sarramauca par l’ouverture qu’il avait creusée en entrant sauvagement dans l’immeuble. Cuistot poussa un cri en voyant Sarramauca jetée, destinée à faire une chute de deux étages. Kratos s’envola par l’ouverture, Cuistot, bien que blessé, s’élança à sa suite.

            Sarramauca roula dans la poussière. La chute avait été douloureuse, mais à sa grande surprise, elle s’en était sortie. Elle était encore à terre, tentant de reprendre ses esprits, quand elle se rendit compte que Kratos marchait vers elle d’un pas solennel. Elle se recula, poussant sur ses coudes. Mais Kratos, en un bond, la rejoint et la frappa violemment à l’estomac. Elle cracha énormément de sang, sous le choc. Puis, Kratos la releva en la tenant par le cou.        « Tu vas passer un très mauvais quart d’heure. Mais ne m’en veux pas, il faut que je redore mon blason, tu comprends ? » Sarramauca, qui peinait à respirer, lui répondit par un crachat ensanglanté au visage. Il la rejeta au loin, et elle s’écrasa contre un banc qui vola en éclats.
            « Kratos vient d’arriver et il semble avoir pris le parti de défendre la Ligue des Inutiles. Ce sont des images très rares d’un combat entre un Super Héros et une Super Criminelle célèbres que nous vous offrons en direct pour cette édition spéciale ! » commentait le reporter avec une voix pleine d’enthousiasme alors que Kratos malmenait Sarramauca. Le héros était en train de massacrer le monstre.
            « Textil ! Parachute ! Ou n’importe quoi pour me réceptionner ! hurla Cuistot.
− Mais… »
            Sans attendre de réponse de la part de Textil, Mehdi se jeta en contrebas afin de rejoindre sa bien-aimée. Alors qu’il chutait, il se rendit compte que sa tenue était devenue gonflable. Il rebondit une fois au sol avant que son costume ne redevienne normal, assurant un atterrissage doux. Puis faisant fi de la douleur, il se précipita vers Sarramauca, que Kratos soulevait par les cheveux. 
            « Je vais te briser la mâchoire pour être sûr que tu ne feras plus jamais de mal ! Démon ! » s’écria Kratos qui pensait surtout qu’avec la mâchoire brisée, elle tiendrait sa langue. Il serra son poing, prêt à le lancer sur Sarramauca. Mais alors un couvercle en inox vola jusqu’à sa tête. Se retournant, il vit arriver Cuistot.
            « Ne t’en fais pas, Inutile, je gère.
− Ne lui fais pas de mal Kratos !
− Qu’est-ce que tu racontes ? Je dois l’abattre !
− Je t’en empêcherai ! » hurla Cuistot en hâtant le pas.

            Il parvint à rejoindre le Super-héros, et avant qu’il ne pût lâcher son coup, il le frappa faiblement avec son bras transformé en poêle. Kratos lui lança un regard injecté de sang et de haine, mais il se retint de fracasser l’Inutile. Après tout, les journalistes étaient dans le coin. Il le repoussa. Cuistot roula au sol, mais se releva aussitôt et frappa de nouveau Kratos afin de l’empêcher de s’en prendre à Sarramauca. Ayant perdu toute patience, le Super-héros lui lança la carcasse de Sarramauca avec force. « Prends-là si tu y tiens tant ! » hurla le héros. Cuistot et Sarramauca roulèrent sur le bitume. Mehdi sentait qu’il allait perdre connaissance. La douleur de sa blessure par balle devenait de plus en plus insupportable. Son regard se troublait petit à petit. Le visage tuméfié de Sarramauca, qui respirait à peine, le mit dans une profonde émotion. Il caressa le visage de sa tendre aimée, prenant garde à ne pas lui faire mal. Elle était à présent comme une poupée brisée, Kratos, en combat, n’était pas un tendre. Il se mit à genoux, et y fit reposer la tête de Sarramauca. Elle avait déjà perdu connaissance depuis un moment, lui l’imita. Le couple resta là, immobile, dans cette posture.
            Kratos fit quelques pas vers le couple. Il n’en avait pas fini avec Sarramauca. Mais alors, il se figea et éternua. Il se mit à tant éternuer qu’il s’immobilisa. Tournant la tête vers l’immeuble éventré, il vit Atchoum-man qui semblait léviter en l’air avant de chuter délicatement au sol. Tous les occupants de l’appartement firent de même, portés par le pouvoir de Gravitas.

            Les journalistes se pressèrent autour de Gravitas et Terminacop et les assaillirent de questions, tout en braquant sur eux leurs caméras et faisant crépiter les flashes de leurs appareils photos.
            « Gravitas, Terminacop, voyons-nous là la première collaboration entre la Ligue des Inutiles et la Conjuration des Etoiles ?
− Qu’allez-vous faire de Sarramauca, comment s’assurer qu’elle ne récidivera plus, maintenant que le combat est terminé ?
− Le combat n’est pas terminé ! répondit Terminacop.
− Kratos ! Il est grand temps pour toi de répondre de tes actes ! hurla Gravitas.
− Kratos que veut dire Gravitas ? Voulez-vous réagir ? demanda un journaliste, étonné.
− Je pense que Gravitas est perturbée et que…débuta Kratos.
− Kratos ! Tu as essayé de me tuer hier ! C’est toi qui est derrière la libération de Raptor et Sarramauca ! s’écria avec rage Textil.
− Kratos, qu’avez-vous à répondre ? » demanda un autre journaliste.

            Kratos grinça des dents. La rage commençait à monter en lui. Il vit les regards qui se posèrent sur lui. Doute, incertitude, méfiance, peur même…jamais jusqu’alors on l’avait regardé avec ces yeux. Les journalistes qui lui léchaient les fesses hier encore, étaient là à le regarder avec cet air dubitatif, et les Inutiles, ils avaient une colère dans le regard. Mais le pire, c’est l’air triomphant de Gravitas. « La salope, pensa-t-il. Elle a bien tiré son épingle du jeu. » Les micros s’approchèrent de lui, on voulait des réponses, des réponses, des réponses…et Kratos n’eut pas de mal à imaginer que chez eux, les gens se posaient les mêmes questions, et avaient le même air de dégénérés. Il tomba alors brièvement sur le regard de Cassandre. Elle avait une tristesse infinie dans les yeux. Et alors, c’était comme si quelque chose en lui s’était brisé…comme si plus rien n’avait d’importance.
            « Ha…haha…hahaha…HA HA HA HA HA HA HA ! Oui, plus rien n’a d’importance ! éclata de rire Kratos.
− Kratos expliquez-vous ! lança un journaliste.
− La voilà mon explication ! » répliqua Kratos en lui collant une puissante gifle qui l’envoya au loin. Les journalistes poussèrent des cris de terreur et s’éloignèrent de Kratos. Celui-ci riait de plus en plus fort et il était de plus en plus inquiétant.
            « HA HA HA HA HA ! Ce que c’est bon ! Plus rien à perdre ! Je n’ai plus rien à perdre ! Allez la Ligue des Inutiles, Gravitas, Terminacop, venez ! Je vais vous tuer ! Je vais tous vous massacrer ! » à ces mots, tous furent saisis de terreur. Gravitas la première. Elle n’avait pas prévu que Kratos puisse perdre les pédales. Elle pensait qu’il allait juste se retirer et qu’elle pourrait prendre sa place. Là, il avait l’air sérieux.
            « Kratos ! Calme-toi je t’en supplie ! s’écria Cassandre.
− Alors Fiona, tu ne l’avais pas vu venir celle-là, hein ?
− Si…si je l’ai vu venir, Kratos…répondit Cassandre avec des sanglots dans la voix.
− Et tu n’as pas pu l’empêcher…ton pouvoir est encore plus inutile que celui de cette bande de clowns ! » lui cracha Kratos.

            Terminacop lança l’offensive sur Kratos, en tirant sur lui. Les balles rebondirent sur le corps musclé du héros. Terminacop voulut alors augmenter le calibre de son arme, mais il n’en n’eut pas le temps. Kratos était sur lui. Il l’attrapa par les chevilles et le fit tournoyer à toute vitesse avant de l’envoyer s’écraser contre un autre immeuble. Gravitas entreprit d’immobiliser Kratos avec ses pouvoirs, mais cela ne fut pas suffisant. Le héros était à peine ralenti. Il se précipita sur elle, puis lui donna un violent coup de poing au ventre. Puis, d’un coup de poing au visage, il brisa le casque d’astronaute qui faisait partie du costume de Gravitas, révélant son visage, celui, dur, d’une femme d’une quarantaine d’années aux yeux clairs, qui avait l’habitude des combats. Elle avait l’air hagard, le choc avait été trop puissant pour elle. Kratos frappa de son poing rageur le visage de Gravitas. Elle s’envola jusqu’à la façade d’un autre immeuble qui lui aussi fut éventré.

            Kratos se tourna alors vers les membres de la Ligue des Inutiles, portant sur eux le regard le plus haineux qu’ils aient vu de leurs vies. « Voilà pour les plus puissants héros du pays. Maintenant, j’aimerais beaucoup voir combien de temps vous allez tenir… » La Ligue des Inutiles, dans son ensemble tremblait. Ils savaient parfaitement qui ils avaient face à eux. Et jamais ils ne se seraient douté qu’un jour, ils affronteraient Kratos. L’un d’eux pourtant ne tremblait pas de peur, mais d’excitation. Un sourire aux lèvres, Atchoum-man sentait l’adrénaline inonder ses veines.

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