Sarramauca
se débattit, tentant de retirer son bâillon. Deux membres de la Conjuration des
étoiles venaient de faire leur apparition, cela ne pouvait rien présager de
bon. Elle devait faire vite et se débarrasser des importuns qui venaient de
faire leur apparition. Claire jeta un œil à tous ses compagnons qui étaient en
proie aux affres de la terreur la plus pure, puis elle constata avec
soulagement que Cuistot ne semblait pas blessé. Il fallait faire vite pour
libérer ses camarades.
« Je
la tiens bien ! Tu peux y aller, Terminacop !
− Une bastos dans le crâne et on sauve
la mise de tout le monde. » répondit Terminacop qui n’avait pas oublié que
c’était lui qui avait fait sortir Sarramauca de sa cellule. Il visa rapidement
et fit feu. La balle traversa la pièce, volant à toute allure vers la tête de
Sarramauca qui était immobilisée par la gravité de Gravitas. Celle-ci émit un
grognement de rage et de désespoir.
CLANG !
C’est le bruit que fit la balle quand elle heurta la main de Cuistot,
transformée en lourd couvercle de fonte. Il s’en servit comme d’un bouclier
pour protéger Sarramauca. Sous son casque, Terminacop étouffait de rage.
« Je
peux savoir à quoi tu joues, Couteau-man ? J’allais l’avoir !
− Personne ne lui fera de mal !
Pas tant que je vivrai ! répliqua Cuistot.
− Je ne sais pas si tu as remarqué,
mais elle est en train de tous vous attaquer. Vous allez tous mourir si on ne
fait rien !
− Sarramauca n’est pas une
tueuse !
− Les familles de ses victimes ne
seraient probablement pas d’accord avec toi, rétorqua Gravitas.
− Je sais ce qu’elle a fait dans le
passé ! Et je sais qu’elle va devoir vivre avec le poids de la
culpabilité ! Mais je sais aussi qu’elle a changé, et qu’elle est
quelqu’un de bien ! Si vous voulez lui faire du mal, il faudra
m’éliminer ! » ayant prononcé ces mots, Cuistot transforma ses doigts
en couteau et se posta devant Sarramauca dans une attitude protectrice.
Terminacop et Gravitas s’échangèrent un regard incrédule, et cherchèrent chez
Textil une explication qui devait ne jamais arriver.
Cassandre
était entre deux consultations quand son attention se reporta sur la télé qui
égrenait en boucle des informations. Elle reconnut l’immeuble dans lequel
habitait Michael Perséphone. Elle s’empara d’une télécommande et augmenta le
son.
« Selon
une source anonyme, ce bâtiment abriterait le quartier général de la Ligue des
Inutiles, ce petit groupe qui a défrayé la chronique récemment en parvenant à
se défaire de puissants adversaires. La Ligue des Inutiles est aujourd’hui
reconnue par la communauté « Inutile » comme étant le porte-étendard
de la reconnaissance des potentiels de chacun… » Cassandre eut un mauvais
pressentiment. Tous les héros dans la salle d’attente se mirent à murmurer à
l’unisson, donnant naissance à des conversations inintelligibles.
« Il
semblerait que Sarramauca serait en ce moment-même présente à l’intérieur de ce
building, et qu’elle s’en prenne à la Ligue des Inutiles, toujours selon notre mystérieuse
source. Il va de soi que cela pose la question de la pertinence de cette
fameuse rumeur née sur les réseaux sociaux pointant du doigt le super héros
Kratos, accusé d’avoir conspiré, de se servir de Sarramauca pour anéantir le
groupe.
− Un élément troublant étant que la
rumeur avait plus ou moins prévu une attaque de Sarramauca contre la Ligue des
Inutiles au cours de cette semaine, n’est-ce pas ? demanda la
présentatrice du JT.
− C’est effectivement un élément qui
pose question, et il va sans dire que nous sommes tous suspendus aux lèvres de
Kratos qui, je le rappelle, a déjà plus tôt dans la semaine, nié toute
implication dans un quelconque projet de ce genre » répondit l’envoyé
spécial.
Cassandre
éteignit la télévision et jeta la télécommande de rage, ignorant les cris
désapprobateurs des héros venus la consulter. Elle prit son manteau qu’elle
passa par-dessus sa tenue d’oracle. « Barrez-vous tous, je ne fais plus de
consultations aujourd’hui ! » se contenta-t-elle de dire avant de passer
la porte. Elle se mit à maudire Gravitas. Elle avait finement joué son coup.
Sarramauca
parvint à retirer son bâillon et, regardant avec rage Terminacop, elle voulut
ouvrir la bouche pour lui parler, afin de le faire plonger dans un univers de
cauchemars, mais un nouveau bâillon plus serré encore apparut, sous l’impulsion
de Textil. Gravitas immobilisa Cuistot en usant de ses pouvoirs pour alourdir
la pression autour de lui. Il vit que tandis que Sarramauca se débattait, Terminacop
préparait des tirs en rafale, ses bras s’étant changés en fusils mitrailleurs.
Il était cloué au sol, mais il ne voulait pas assister impuissant au meurtre de
Sarah. Alors, puisant dans ses ressources, et malgré le poids écrasant de la
gravité autour de lui, il parvint à se relever, et sur des jambes chancelantes,
il avança jusqu’à Sarramauca et fit apparaître au bout de chacun de ses doigts
des couvercles. Il était toujours sous l’effet de la gravité, ses couvercles
lui paraissaient horriblement lourds, et il eut l’impression que ses doigts
allaient tomber. Mais il tint bon, malgré la difficulté, malgré le choc des
balles s’écrasant contre ses couvercles en inox. La rafale lui sembla durer une
éternité. Les couvercles lui pesèrent de plus en plus, au point de faire lâcher
sa garde à Cuistot. Une balle vint alors le frapper à l’épaule.
Sarramauca
se figea. Elle avait vu la balle ressortir de l’épaule gauche de Cuistot, dans
un nuage ensanglanté. La tenue blanche du héros se tâcha petit à petit de
rouge. Lui restait immobile, les bras ouverts. Textil cria son nom. La douleur
avait mis du temps à s’installer, mais elle vint, le faisant trembler. Il serra
les dents.
« Tombe.
Tu ne peux rien faire de plus ! s’écria Terminacop.
− Un héros n’a pas à protéger une
tueuse comme elle ! ajouta Gravitas qui maugréait intérieurement contre
Terminacop qui avait selon elle faire une grave erreur en blessant un Inutile.
− Je me fous bien d’être un héros…l’essentiel,
c’est que je sois SON héros…c’est pour ça que je ne peux pas tomber…même si tu
me cribles de balles, même si tu me mets des milliers de G de pression, je
resterai debout jusqu’à ce que ma Sarramauca soit sauve… »
Textil
vit alors des larmes couler le long des joues de Sarramauca. Elle avait
toujours cru que la super-vilaine avait calculé sa relation avec Mehdi. Mais
ces larmes lui semblaient être naturelles, c’étaient les larmes de quelqu’un
qui voit l’être aimé blessé. Elle en fut troublée.
Sarramauca
était entré dans une rage folle, elle n’avait pas pu supporter de voir Mehdi
être blessé. Avec une force surhumaine, elle déchira son bâillon et, la bouche
tordue dans une expression de colère totale, elle poussa un hurlement terrible,
qui détruisit les fenêtres de l’immeuble. Gravitas ne put que lâcher deux mots
alors qu’elle comprenait ce qui venait de se passer : « Oh
merde… »
Textil
se revit en l’air, tenant en équilibre précaire sur une corniche. Elle poussa
un cri quand elle regarda en contrebas. Elle avait l’impression de voir le
monde entier s’étaler quelques kilomètres sous ses pieds. Une ombre la
recouvrit et elle reconnut la silhouette de Kratos. Il l’attrapa par les
cheveux et la lâcha, et ses hurlements redoublèrent d’intensité alors qu’elle
tombait.
Cuistot
comprima sa blessure, et constata que le cri de Sarramauca n’avait pas eu
d’effet sur lui. Il reprit ses esprits, et vit Sarramauca concentrer ses forces
sur Gravitas et Terminacop qui étaient en train de convulser. Elle allait les
faire mourir de peur.
« Sarah !
Arrête ! Il est encore temps ! s’écria-t-il.
− Non ! C’est fini, Med !
C’est fini ! Je suis un monstre ! Je dois faire ce que tout monstre
doit faire ! Tu comprends ?
− Tu n’es pas un monstre ! Tu es
la femme que j’aime !
− ARRÊTE ! JE NE SUIS PAS UNE
FEMME ! JE SUIS LA PEUR ! JE SUIS CELLE QUI TISSE LES
CAUCHEMARS ! JE SUIS CELLE QUI VA TOUT ASPIRER DANS UN TOURBILLON DE
TENEBR…ATCHOUM ! » il y eut un long silence. Son éternuement avait
tranché nette la voix effrayante de Sarramauca.
Cuistot
n’osait pas y croire. Pourtant, cet éternuement n’était pas un simple
éternuement. Parmi les individus prostrés de peur, un seul s’était relevé.
Atchoum-man, dans sa tenue verte était sorti de ses cauchemars. Mehdi se rendit
compte que c’était logique. Tout comme lui, Greg avait eu souvent la visite de
Sarramauca. Tout comme lui, il avait eu l’occasion de s’accoutumer au pouvoir
de Sarah. Il avait pu vaincre sa peur.
« Tch…je
suis Atchoum-man, un Super-héros…il n’y a pas moyen que je ne parvienne pas à
sauver les gens ! déclara-t-il d’une voix boudeuse.
− Atchoum-man…laissa
échapper dans un soupir de soulagement Cuistot.
− Tu t’es habitué à mon
pouvoir ? lança Sarramauca incrédule.
− Quand on te voit, tu n’es
pas si effrayante. Maintenant tu vas libérer tous ces gens… » se contenta
de répondre Atchoum-man. Puis, claquant plusieurs fois des doigts, il fit
éternuer à répétition Sarramauca. Elle perdit sa concentration, ainsi que
l’emprise qu’elle avait sur ses victimes.
Tout le monde était comme sorti d’un cauchemar. Certains
tremblaient encore de tous leurs membres. Sarramauca voulut ouvrir la bouche,
mais Atchoum-man la fit éternuer. « Ton pouvoir n’aura plus aucun effet
sur moi ! Et je peux annuler tes tentatives, alors tu devrais garder ton
calme ! » Sarramauca savait que tout était fini. Seule contre tous,
elle n’aurait pas la moindre chance. Textil s’éclaircit la voix.
« Tu vas tout nous dire, Sarramauca. Puisque ta voix
n’a aucun effet sur Atchoum-man et Cuistot, tu vas leur répondre et ils nous
transmettront tes réponses. C’est clair ? Travailles-tu avec
Cassandre ?
− Elle dit : pas
seulement Cassandre…avait retranscrit Greg avec une boule dans la gorge.
− Kratos ? demanda
alors Textil attirant à elle les regards de tous les Inutiles.
− Elle dit que Kratos l’a
obligée…au début il l’a menacée…elle avait peur de lui. Elle a essayé de se
rebeller, mais Kratos a passé un marché. Si elle nous attaquait alors…je…Sarah…
− Alors quoi Cuistot ?
Ne nous laisse pas languir comme ça ! pesta Tear.
− …Si elle nous
attaquait…j’avais le droit de survivre. Sinon, Kratos nous attaquait tous.
− Mais pourquoi Kratos
voudrait-il notre mort ? demanda Arcimboldo.
− C’est parce qu’il
craignait que vous ne marchiez sur ses plates-bandes. A ses yeux vous êtes de
la concurrence, des outsiders, et vous êtes en travers de son chemin, expliqua
Gravitas.
− C’est Kratos qui t’a fait
sortir ? » demanda Lumen. Pour toute réponse, Sarramauca pointa du
doigt Terminacop qui poussa un grognement.
Cassandre arriva au même moment que Kratos qui entra en
trombe dans l’immeuble par la fenêtre, dévastant la façade. Les journalistes
qui se tenaient là se couvrirent la tête avec les mains pour se protéger des
débris qui tombaient du ciel. « Merde…merde ! C’est
mauvais ! » cracha Cassandre en s’approchant de l’entrée de
l’immeuble, jouant des coudes pour se frayer un chemin dans l’océan de
journalistes.
Dans l’appartement, tout le monde fut soufflé par
l’arrivée fracassante de Kratos. Il lévitait, derrière le dos de Sarramauca qui
resta tétanisée d’effroi. Puis il promena un regard autour de l’assemblée, et
fit bien des efforts pour dissimuler sa stupéfaction de voir Textil bien
vivante. Il posa sa main sur l’épaule de Sarramauca et dit : « Ne
vous en faites pas, le Héros vient vous sauver. » avant de jeter Sarramauca
par l’ouverture qu’il avait creusée en entrant sauvagement dans l’immeuble.
Cuistot poussa un cri en voyant Sarramauca jetée, destinée à faire une chute de
deux étages. Kratos s’envola par l’ouverture, Cuistot, bien que blessé,
s’élança à sa suite.
Sarramauca roula dans la poussière. La chute avait été
douloureuse, mais à sa grande surprise, elle s’en était sortie. Elle était
encore à terre, tentant de reprendre ses esprits, quand elle se rendit compte
que Kratos marchait vers elle d’un pas solennel. Elle se recula, poussant sur
ses coudes. Mais Kratos, en un bond, la rejoint et la frappa violemment à
l’estomac. Elle cracha énormément de sang, sous le choc. Puis, Kratos la releva
en la tenant par le cou. « Tu
vas passer un très mauvais quart d’heure. Mais ne m’en veux pas, il faut que je
redore mon blason, tu comprends ? » Sarramauca, qui peinait à
respirer, lui répondit par un crachat ensanglanté au visage. Il la rejeta au
loin, et elle s’écrasa contre un banc qui vola en éclats.
« Kratos vient d’arriver et il semble avoir pris le
parti de défendre la Ligue des Inutiles. Ce sont des images très rares d’un
combat entre un Super Héros et une Super Criminelle célèbres que nous vous
offrons en direct pour cette édition spéciale ! » commentait le
reporter avec une voix pleine d’enthousiasme alors que Kratos malmenait
Sarramauca. Le héros était en train de massacrer le monstre.
« Textil ! Parachute ! Ou n’importe quoi
pour me réceptionner ! hurla Cuistot.
− Mais… »
Sans attendre de réponse de la part de Textil, Mehdi se
jeta en contrebas afin de rejoindre sa bien-aimée. Alors qu’il chutait, il se
rendit compte que sa tenue était devenue gonflable. Il rebondit une fois au sol
avant que son costume ne redevienne normal, assurant un atterrissage doux. Puis
faisant fi de la douleur, il se précipita vers Sarramauca, que Kratos soulevait
par les cheveux.
« Je vais te briser la mâchoire pour être sûr que tu
ne feras plus jamais de mal ! Démon ! » s’écria Kratos qui
pensait surtout qu’avec la mâchoire brisée, elle tiendrait sa langue. Il serra
son poing, prêt à le lancer sur Sarramauca. Mais alors un couvercle en inox
vola jusqu’à sa tête. Se retournant, il vit arriver Cuistot.
« Ne t’en fais pas, Inutile, je gère.
− Ne lui fais pas de mal
Kratos !
− Qu’est-ce que tu
racontes ? Je dois l’abattre !
− Je t’en
empêcherai ! » hurla Cuistot en hâtant le pas.
Il parvint à rejoindre le Super-héros, et avant qu’il ne
pût lâcher son coup, il le frappa faiblement avec son bras transformé en poêle.
Kratos lui lança un regard injecté de sang et de haine, mais il se retint de
fracasser l’Inutile. Après tout, les journalistes étaient dans le coin. Il le
repoussa. Cuistot roula au sol, mais se releva aussitôt et frappa de nouveau
Kratos afin de l’empêcher de s’en prendre à Sarramauca. Ayant perdu toute
patience, le Super-héros lui lança la carcasse de Sarramauca avec force.
« Prends-là si tu y tiens tant ! » hurla le héros. Cuistot et
Sarramauca roulèrent sur le bitume. Mehdi sentait qu’il allait perdre connaissance.
La douleur de sa blessure par balle devenait de plus en plus insupportable. Son
regard se troublait petit à petit. Le visage tuméfié de Sarramauca, qui
respirait à peine, le mit dans une profonde émotion. Il caressa le visage de sa
tendre aimée, prenant garde à ne pas lui faire mal. Elle était à présent comme
une poupée brisée, Kratos, en combat, n’était pas un tendre. Il se mit à
genoux, et y fit reposer la tête de Sarramauca. Elle avait déjà perdu
connaissance depuis un moment, lui l’imita. Le couple resta là, immobile, dans
cette posture.
Kratos fit quelques pas vers le couple. Il n’en avait pas
fini avec Sarramauca. Mais alors, il se figea et éternua. Il se mit à tant
éternuer qu’il s’immobilisa. Tournant la tête vers l’immeuble éventré, il vit
Atchoum-man qui semblait léviter en l’air avant de chuter délicatement au sol.
Tous les occupants de l’appartement firent de même, portés par le pouvoir de
Gravitas.
Les journalistes se pressèrent autour de Gravitas et
Terminacop et les assaillirent de questions, tout en braquant sur eux leurs
caméras et faisant crépiter les flashes de leurs appareils photos.
« Gravitas, Terminacop, voyons-nous là la première
collaboration entre la Ligue des Inutiles et la Conjuration des Etoiles ?
− Qu’allez-vous faire de
Sarramauca, comment s’assurer qu’elle ne récidivera plus, maintenant que le
combat est terminé ?
− Le combat n’est pas
terminé ! répondit Terminacop.
− Kratos ! Il est
grand temps pour toi de répondre de tes actes ! hurla Gravitas.
− Kratos que veut dire
Gravitas ? Voulez-vous réagir ? demanda un journaliste, étonné.
− Je pense que Gravitas est
perturbée et que…débuta Kratos.
− Kratos ! Tu as
essayé de me tuer hier ! C’est toi qui est derrière la libération de
Raptor et Sarramauca ! s’écria avec rage Textil.
− Kratos, qu’avez-vous à
répondre ? » demanda un autre journaliste.
Kratos grinça des dents. La rage commençait à monter en
lui. Il vit les regards qui se posèrent sur lui. Doute, incertitude, méfiance,
peur même…jamais jusqu’alors on l’avait regardé avec ces yeux. Les journalistes
qui lui léchaient les fesses hier encore, étaient là à le regarder avec cet air
dubitatif, et les Inutiles, ils avaient une colère dans le regard. Mais le
pire, c’est l’air triomphant de Gravitas. « La salope, pensa-t-il. Elle a
bien tiré son épingle du jeu. » Les micros s’approchèrent de lui, on
voulait des réponses, des réponses, des réponses…et Kratos n’eut pas de mal à
imaginer que chez eux, les gens se posaient les mêmes questions, et avaient le
même air de dégénérés. Il tomba alors brièvement sur le regard de Cassandre.
Elle avait une tristesse infinie dans les yeux. Et alors, c’était comme si
quelque chose en lui s’était brisé…comme si plus rien n’avait d’importance.
« Ha…haha…hahaha…HA HA HA HA HA HA HA ! Oui,
plus rien n’a d’importance ! éclata de rire Kratos.
− Kratos
expliquez-vous ! lança un journaliste.
− La voilà mon
explication ! » répliqua Kratos en lui collant une puissante gifle
qui l’envoya au loin. Les journalistes poussèrent des cris de terreur et
s’éloignèrent de Kratos. Celui-ci riait de plus en plus fort et il était de
plus en plus inquiétant.
« HA HA HA HA HA ! Ce que c’est bon ! Plus
rien à perdre ! Je n’ai plus rien à perdre ! Allez la Ligue des
Inutiles, Gravitas, Terminacop, venez ! Je vais vous tuer ! Je vais
tous vous massacrer ! » à ces mots, tous furent saisis de terreur.
Gravitas la première. Elle n’avait pas prévu que Kratos puisse perdre les
pédales. Elle pensait qu’il allait juste se retirer et qu’elle pourrait prendre
sa place. Là, il avait l’air sérieux.
« Kratos ! Calme-toi je t’en supplie !
s’écria Cassandre.
− Alors Fiona, tu ne
l’avais pas vu venir celle-là, hein ?
− Si…si je l’ai vu venir,
Kratos…répondit Cassandre avec des sanglots dans la voix.
− Et tu n’as pas pu
l’empêcher…ton pouvoir est encore plus inutile que celui de cette bande de
clowns ! » lui cracha Kratos.
Terminacop lança l’offensive sur Kratos, en tirant sur
lui. Les balles rebondirent sur le corps musclé du héros. Terminacop voulut
alors augmenter le calibre de son arme, mais il n’en n’eut pas le temps. Kratos
était sur lui. Il l’attrapa par les chevilles et le fit tournoyer à toute
vitesse avant de l’envoyer s’écraser contre un autre immeuble. Gravitas
entreprit d’immobiliser Kratos avec ses pouvoirs, mais cela ne fut pas suffisant.
Le héros était à peine ralenti. Il se précipita sur elle, puis lui donna un
violent coup de poing au ventre. Puis, d’un coup de poing au visage, il brisa
le casque d’astronaute qui faisait partie du costume de Gravitas, révélant son
visage, celui, dur, d’une femme d’une quarantaine d’années aux yeux clairs, qui
avait l’habitude des combats. Elle avait l’air hagard, le choc avait été trop
puissant pour elle. Kratos frappa de son poing rageur le visage de Gravitas.
Elle s’envola jusqu’à la façade d’un autre immeuble qui lui aussi fut éventré.
Kratos se tourna alors vers les membres de la Ligue des
Inutiles, portant sur eux le regard le plus haineux qu’ils aient vu de leurs
vies. « Voilà pour les plus puissants héros du pays. Maintenant,
j’aimerais beaucoup voir combien de temps vous allez tenir… » La Ligue des
Inutiles, dans son ensemble tremblait. Ils savaient parfaitement qui ils
avaient face à eux. Et jamais ils ne se seraient douté qu’un jour, ils
affronteraient Kratos. L’un d’eux pourtant ne tremblait pas de peur, mais
d’excitation. Un sourire aux lèvres, Atchoum-man sentait l’adrénaline inonder
ses veines.
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