Le
soleil se levait sur la ville. Mehdi n’avait pas réussi à trouver le sommeil.
Il se demandait ce que voulait dire Sarah quand elle était passé la veille. Il
se débarbouilla, prêt à entamer cette journée. Il se demandait si Claire allait
tout avouer de la relation qu’il entretenait avec Sarramauca. Mehdi le
savait : le meilleur moyen d’arrondir les angles était de tout avouer
lui-même. Il avait pris sa décision, il s’assurerait que Claire lui laisse une
chance de s’expliquer.
La
veille. Kratos l’avait lâchée dans le vide. Claire avait spiralé dans les airs.
Son esprit fut envahi d’idées diverses et variées. Elle se disait qu’elle
n’avait rien fait pour mériter ça, qu’elle allait mourir, qu’elle allait
souffrir, qu’elle allait s’écraser au sol. Qu’elle allait périr dans
l’indifférence générale. Le sol arrivait à pleine allure. Elle ferma les yeux
en imaginant le bruit que sa carcasse ferait en s’étalant au sol. Elle avait lu
quelque part que quand la chute était trop violente, le choc expulsait le
cerveau de la boîte crânienne. Elle ne voulait pas que ça lui arrive.
C’était
arrivé vite. Elle s’était retrouvée allongée dans l’herbe, les yeux grands
ouverts fixés vers l’étendue azuréenne du ciel, étendue de tout son long, le
visage dans une pâleur mortelle, figé dans une immobilité totale.
Deux
ombres se découpèrent sur son corps. L’une d’elles était celle de Terminacop,
l’autre, celle de Gravitas.
« Bon
sang c’était chaud !
− Ne t’en fais pas je gère. En tout
cas, c’est un coup de chance pour nous.
− Alors on fait quoi ?
− On a toutes les cartes en main, tout
ce qui reste à faire, c’est la jouer finement. Ne t’en fais pas mon gars, on va
en sortir indemnes, et même grandis ! »
Ils regardèrent
le corps de Textil. Les yeux de celle-ci se mirent à bouger et à scruter
partout autour d’elle. Elle bougea timidement sa main, et palpa son corps.
Impossible…elle était vivante !
« Y
a rien de bien extraordinaire, se contenta de déclarer Gravitas, comme si elle
avait lu les pensées de Claire.
− On n’a pas le temps de bavarder,
lèves toi ! ordonna Terminacop d’une voix autoritaire.
− Mais je…
− Bon pour faire simple, je suis
Gravitas, et comme mon pseudonyme l’indique, j’ai le pouvoir d’influer sur la
gravité. Tu as eu de la chance, on surveille Kratos de près. Quand il t’a fait
tomber, j’ai pu manipuler la gravité autour de toi pour sauver tes petites
fesses.
− Il faut que je retrouve la
Ligue ! s’exclama Textil qui venait de se relever.
− Pas si vite ! On va avoir besoin
de toi. » déclara Gravitas. Elle fit un signe de main, et alors, il sembla
à Claire que son corps pesait une tonne. Elle tomba à genoux avec l’impression
de porter le monde sur son dos.
« Je…dois…aller…prévenir
mes amis…Sarramauca va…
− On sait ! Mais ils ont surtout
besoin de protection. Et pour ça, il faut qu’on se prépare. D’autant que je
n’aurais jamais cru que Kratos tenterait d’éliminer lui-même un Inutile,
observa Terminacop.
− Viens avec nous, on va réfléchir à un
plan d’action. Si je ne me trompe pas, Kratos va tenter d’empêcher Sarramauca
d’attaquer demain pour faire taire les rumeurs. S’il n’arrive pas à la
retrouver, elle attaquera demain la Ligue, s’il veut avoir l’air d’un héros, il
viendra pour « sauver » tes amis, expliqua Gravitas.
− Mais on sera là pour lui couper
l’herbe sous le pied, continua Terminacop.
− Mes amis sont sauvés, Kratos est
vaincu…et vous…devenez les plus grands héros de tous les temps…souffla Textil
encore sous le choc de sa chute.
− Tu es très maline ! Pas étonnant
que Kratos ait tenté de te tuer. »
Kratos
n’avait pas réussi à remettre la main sur Sarramauca. Fiona elle-même n’était
pas parvenue à la localiser. Cette dernière était plongée dans une étrange
mélancolie depuis quelques temps. Elle était devenue apathique. Kratos se
disait qu’elle devait avoir peur pour elle. Il se trompait. En vérité,
Cassandre avait peur pour lui. Elle avait aussi peur de ce qu’il était en train
de devenir. Kratos était de plus en plus anxieux, à mesure qu’il cherchait
Sarramauca. Il savait qu’elle attaquerait la Ligue des Inutiles, il en
connaissait l’adresse, mais il ne savait pas quand elle attaquerait, et s’il
rôdait dans le coin, il aurait l’air très suspect. Il avait passé toute la nuit
à survoler la ville, loin de se douter que Sarramauca avait passé une partie de
la nuit chez Mehdi, et qu’elle était restée dissimulée dans l’ombre du hall de
son immeuble, tapie, prête à le suivre quand il irait chez Michael. C’est avec
beaucoup d’appréhensions que Kratos vit le soleil se lever sur la ville.
Cassandre
avait un terrible pressentiment. Kratos lui avait fait comprendre qu’il s’était
débarrassé de Textil. Elle se disait que c’était de sa faute : elle avait
mis Kratos sur la piste de Textil et il l’avait tuée. Kratos avait tué pour la
première fois, à cause d’elle. Et il avait tué une innocente. Puis elle s’en
voulut de son hypocrisie. Kratos et elle-même étaient les artisans de la
tentative de meurtre sur les six membres de la Ligue des Inutiles. Elle repensa
au regard de Kratos dans sa vision, et se rendit compte qu’elle était aussi
monstrueuse que lui.
C’est en
fin d’après-midi que la Ligue s’était réunie chez Michael. Gaëlle remarqua que
Claire n’avait pas donné de signe de vie depuis un moment. Tous les membres de
la Ligue se regardèrent les uns les autres, et la tension se lut sur leurs
visages. Depuis qu’Arcimboldo avait fait la rencontre impromptue de Raptor, on
se méfiait et appréciait très peu les disparitions inopinées au sein de la
Ligue.
« C’est
étrange, ça ne lui ressemble pas de disparaître sans laisser de
nouvelles ! s’exclama Tear.
− Elle a peut-être autre chose à
faire, des amis à voir, un petit copain…débuta Greg.
− Improbable. La petite n’est pas
vraiment du genre sociable. Ne me regardez pas comme ça, vous le sauriez tous
si vous étiez plus attentifs. La gamine ne parle jamais de sa vie privée, ni de
ses amis, vous savez pourquoi ? Parce qu’elle n’en a pas !
− Quoi ? Une fille aussi
pétillante que Claire ? J’ai beaucoup de mal à l’imaginer antisociale,
intervint Arcimboldo.
− Alors quoi il lui serait arrivé
quelque chose ? demanda Greg.
− Peut-être qu’elle s’est faite
attaquer par Sarramauca…observa Lumen.
− Non ! Sarramauca n’est pas comme
ça ! » ne put s’empêcher de s’écrier Mehdi, attirant tous les regards
sur lui. Il se rendit compte alors qu’il en avait trop dit, et pas assez en
même temps. Il était temps de faire tomber les masques.
Sarramauca
était dissimulée derrière un mur. Elle avait été surprise par l’intervention de
Mehdi. Elle tendit une oreille attentive à ce que l’homme qu’elle aimait aurait
à dire. Celui-ci n’attendit pas qu’on lui demande des explications pour les
donner.
« Bon
écoutez les gars, je vous l’ai caché, mais j’ai une relation suivie avec
Sarramauca. D’ailleurs, elle s’appelle Sarah. Au début, elle me faisait peur,
puis je me suis rendu compte de qui elle était vraiment, qui est la femme
cachée derrière la sinistre légende. Et bien, c’est une fille fragile, mais
courageuse, tendre et qui tente tant bien que mal de vivre avec un sentiment de
culpabilité trop lourd à porter, et qu’elle traîne comme un fardeau. Moi, je
l’aime, et je veux la décharger de ce poids pour lui permettre de se
redresser. » Tout le monde le regarda avec dans le regard la même
surprise. Les yeux étaient agrandis comme des soucoupes. Ceux de Sarramauca, en
revanche, étaient brillants de larmes de joie et de tristesse. Il avait en elle
une foi solide qu’elle se préparait à détruire. Elle prit une profonde
inspiration…
« C’est
très mignon tout ça, Mehdi, mais tu ne crois pas que tu aurais pu nous en
parler plus tôt ? s’exclama Arcimboldo.
− Comment j’aurais pu ? Greg sort
avec Cassandre et vous êtes sur son dos, alors qu’est-ce que ça allait être
pour moi ? C’est ce que je me suis dit. Mais je vous assure que Sarah
n’est pas le monstre qu’on croit.
− Elle a tué des gens ! rétorqua
Lumen.
− Et elle le regrette !
− Notre boulot, mon pote, c’est
d’arrêter les méchants, pas de tomber amoureux d’eux ! Et si elle est
vraiment liée à la disparition de Claire ? Tu y as pensé ? Et si elle
t’avait suivi jusqu’ici ? » harangua Tear en attrapant Mehdi par le
col de sa tenue de super-héros. Cuistot voulut répondre, mais alors il pâlit.
Dans l’appartement résonna une voix qu’il connaissait, qu’il avait appris à chérir.
Mais celle-ci était d’une tonalité sombre et inquiétante, fredonnant un air
enfantin qui se voulait joyeux, mais n’en était que plus préoccupant. Cuistot vit
alors les traits de ses amis : la peur s’était peinte sur leurs visages,
et elle se lisait dans leurs yeux. « Sarah…non… » souffla-t-il.
Michael
regarda partout autour de lui. Au moment où il avait entendu la voix, il savait
que Sarramauca avait attaqué. Il resta aux aguets, tentant tant bien que mal de
rationnaliser tout ce qu’il verrait. Il se sentit prêt, du moins, c’est ce
qu’il avait cru. Il était seul, et son appartement s’était distordu. Les murs
s’envolèrent ainsi que le plafond, comme emportés par un ouragan. Alors, il se
retrouva dans une plaine déserte. Une forme sortit du sol, suivi d’une
deuxième, une troisième…il écarquilla les yeux. Il vit que c’étaient des mains
qui jaillissaient de terre comme des arbrisseaux. Il se retrouva alors entouré
d’une forêt de mains qui se mirent à s’agiter. Ces mains étaient poussées par
des bras qui se replièrent, prenant appui sur le sol pour en extirper le reste
de leurs corps. Michael poussa un hurlement de terreur quand il se rendit
compte qu’il était entouré de cadavres ambulants qui sortaient de terre, en
poussant des grognements faibles. Aussi loin que son regard se portait, il
voyait des gens qui ne devraient plus pouvoir vivre mais qui pourtant étaient
là, à le regarder de leurs yeux vides. Coincé dans cette forêt de cadavres,
Michael ne put rien faire d’autre que hurler.
Arcimboldo
avait vu une forme bouger dans le recoin de l’appartement. Il la pointa du
doigt, puis ses yeux s’ouvrirent en grand. « Là ! C’est
Raptor ! » hurla-t-il en proie à une hystérie totale. Dans le coin de
la pièce, Raptor lui souriait tout en mordant dans un bras arraché qu’il
dégustait. Arcimboldo prit une posture de combat, mais alors, il se rendit
compte que Raptor se mit à grandir, à gonfler. Il se métamorphosa en créature
encore plus monstrueuse. Ses dents tâchées de sang semblaient luire. Arcimboldo
trébucha sur le derrière devant la créature imposante toute en muscles et en
écailles. Le regard jaune du monstre le terrifia et l’immobilisa.
Gaëlle
ne vit rien. Tout était devenu noir, la lumière s’était éteinte pour Lumen. Et
puis elle n’entendait plus rien d’autre que sa voix. Elle était dans le néant,
sourde et aveugle, dévorée par l’obscurité. Elle se rendit compte alors qu’elle
était apeurée comme jamais dans sa vie elle ne l’avait été. Elle se demandait
si ses membres tremblaient, elle ne pouvait même pas dire si elle pleurait. Elle
avait l’impression de ne plus exister.
Tear
sentit que quelque chose n’allait pas. Ses amis s’étaient tous figés, comme
piégés dans une photographie. Il se demanda si lui aussi était immobile. Il fit
un pas vers eux, et trébucha. Il découvrit alors qu’il n’avait plus de jambes.
Il poussa un hurlement déchirant. Il voulut ramper, mais son bras gauche
s’arracha comme une partie d’une statue de sel. Gilles fut pris d’une peur
panique. Il vit devant lui des silhouettes familières. Sa femme, et ses deux enfants,
un jeune homme de dix-neuf ans et une adolescente de dix-sept ans, le
regardaient d’un air complètement détaché. Il leur lança un regard implorant,
mais ils n’y répondirent pas. Ils se contentaient de le regarder, puis les
trois se détournèrent de lui, alors que son corps brisé se réduisait en
poussière.
Sarramauca
les voyait tous, sauf Mehdi, figés par la peur. Sous ses yeux luisaient les
petites perles lumineuses qu’elle recherchait tant dans le passé, ces fameuses
dragées, matérialisation des peurs de ses victimes, dont elle se nourrissait
avant. Elle s’approcha de Tear et en absorba une. Depuis, elle avait mangé de
vrais bonbons avec Cuistot, des bonbons qui étaient doux et sucrés. Ces dragées
de peur, en revanche, étaient amères et elle répugnait à les dévorer. Elle en
prit une, et Tear se recroquevilla, comme s’il subissait des assauts rageurs,
poussant des hurlements terrifiants.
Cuistot
était tétanisé. Sarramauca était redevenue effrayante. Et elle s’en prenait à
ses amis. Alors, il se demandait pourquoi il n’arrivait pas à bouger. Il se
contentait de trembler. Il se demandait si Claire avait eu raison. Sarramauca
s’était-elle servie de lui ? Mais il se remémora les moments qu’il avait
passé avec elle. C’était de la sincérité qu’il voyait dans les yeux de Sarah.
Il ne savait pas pourquoi elle attaquait ses amis, mais elle avait toujours été
sincère avec lui.
Il serra
les poings. Puis il s’écria :
« Sarah ! Arrête tout de
suite !
− Il va falloir que tu m’en empêches
alors… » répondit-elle, continuant de dévorer la peur de Tear qui
convulsait. C’était mauvais, pensa Cuistot. Tear n’avait pas le même âge que
lui, il était plus vieux, il risquait l’infarctus.
Cuistot
n’avait plus le choix, il devait se battre. Ses doigts se transformèrent en spatule
en inox, louches et autres ustensiles de cuisine non-tranchants. Il s’élança
vers Sarramauca qui esquiva les coups d’un pas en arrière. « C’est tant
mieux, la meilleure façon d’arrêter tout ça, c’est qu’il me tue… » se dit
Sarramauca. Cuistot la regardait fixement. Il s’était immobilisé. Elle se dit
alors qu’il hésitait encore. Aussi, pour raffermir la détermination de son
adversaire à l’arrêter, elle s’attaqua à Lumen, absorbant la peur de la jeune
femme. Cuistot s’élança de nouveau et voulut frapper Sarramauca. Mais ses coups
manquaient de force, de finesse et de précision, et il les manquait tous.
« Ne
crois pas que tu vas pouvoir passer la journée à m’empêcher de faire du mal à
tes amis. Soit je meurs, soit c’est eux. Il n’y a pas d’autre issue, Med. »
ces paroles, Cuistot les redoutait. Mais elles étaient justes. Il était de
sa responsabilité de héros de sauver ses amis. Même si cela devait le faire
souffrir. Il se dit que ça devait être la même chose pour son père. Il savait
en affrontant Gepetto qu’il ne s’en sortirait pas. Son père devait préférer
rester à la maison avec sa famille, mais c’était un héros, un vrai, un héros
respecté dans le monde entier. Il était de sa responsabilité de tenter
d’éradiquer le mal qu’était Gepetto. Être un héros, comme être un adulte, c’est
faire des concessions, Cuistot s’en rendit compte à ce moment précis. Lui et
Sarramauca se regardèrent en chiens de faïence. Les doigts de Cuistot
changèrent de forme et devinrent des couteaux.
Il
poussa un soupir de dépit et de tristesse. Puis il fondit sur Sarramauca.
Celle-ci évita de peu d’être entaillée. Elle sauta à travers la pièce et prit
une pose défensive.
« Sarah. Je t’aime, mais il est
hors de question de te laisser faire du mal à qui que ce soit. Je n’hésiterai
pas à…Je ferai tout ce qu’il faudra pour t’arrêter.
− Oui… » la voix de Sarramauca
était tremblante. Elle était fière de lui, et en même temps elle était
submergée par la tristesse. C’était un cauchemar pour les deux. Elle trouva
fort douloureux de voir qu’elle avait poussé l’homme qu’elle aimait dans ses
retranchements, au point qu’il se tenait face à elle avec une lueur de
détermination furieuse dans le regard.
Cuistot
promena son regard sur les mines terrifiées de ses amis. Ils étaient en proie à
leurs peurs les plus profondes. Il devait à tout prix briser la concentration
de Sarramauca pour les libérer de son emprise. Pour ça, il devait soit la tuer,
soit l’assommer. Il respira profondément. Il courut vers elle, prêt à frapper.
Il ne la lâchait pas du regard. Elle resta immobile. Pourquoi ne bougeait-elle
pas ? Pourquoi le regardait-elle avec ces yeux doux ? Et pourquoi lui
faisait-elle cet étrange sourire plein de gratitude alors qu’il s’apprêtait à
l’entailler sévèrement ? Ces questions tourbillonnèrent dans son esprit
alors qu’il courait. Il abattit sa main, les lames luirent, frappées par les
rais de soleil qui filtraient par la fenêtre.
Sarramauca ferma les yeux et attendit.
Rien.
Quand
elle les rouvrit, elle constata que Cuistot avait arrêté sa main. Les pointes
des lames tremblaient à quelques millimètres de son cou. Le visage de Cuistot
était crispé. Il n’y arriverait pas. « Je ne peux pas…Sarah…je ne peux
pas…s’il te plaît, on arrête, OK ? » dit-il d’une voix suppliante.
Sarramauca en fut touchée. Elle posa ses doigts sur la joue de Cuistot et lui
caressa le visage tendrement. Puis, elle prit une profonde inspiration, et,
durcissant son visage, elle répondit : « Non. Ça ne dépend pas de
nous, Med. » Cuistot la regarda avec désespoir. Il n’y avait pas de moyen
d’éviter ce combat inutile.
« Si
tu ne peux pas m’arrêter, tes amis vont mourir.
− Sarah… »
Alors
que Cuistot cherchait ses mots, Sarramauca s’envola dans la pièce jusqu’à
toucher le plafond, puis, après avoir flotté quelque temps, elle retomba
lourdement comme si elle avait été lestée de poids. Elle leva la tête avec
surprise, et un bâillon se matérialisa sur sa bouche.
« Si
lui ne peut pas t’arrêter, nous, on le fera sans problèmes ! »
claironna Textil qui venait de faire son entrée. Cuistot reconnut les deux
personnes qui l’accompagnaient. Avec Textil se trouvaient Gravitas qui avait
les mains tendues vers Sarramauca tandis que Terminacop, les bras transformés
en fusils, la tenait en joue.
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